Soixante-dix pour cent des Israéliens sont pour le départ de leur Premier ministre, soupçonné de corruption. Après les travaillistes, c'est au tour de son propre camp de lui indiquer la porte de sortie. La contestation contre le Premier ministre israélien Ehud Olmert, mis en cause dans une affaire de corruption, a gagné son propre camp, la numéro deux de son cabinet, la ministre des AE, Tzipi Livni, a appelé Kadima, le parti au pouvoir, à se préparer à des nouvelles élections, plaidant plutôt pour des primaires au sein de la formation créée par Sharon en 2005 en vue des législatives de 2006 qu'il a remportées sur le fil du rasoir, pour ne pas passer la main. La solution de Livni est partagée par les travaillistes qui ne trouveront pas également leurs comptes dans des élections législatives anticipées. Juste avant cette salve de son propre camp, Olmert avait encaissé un coup dur de la part d'Ehud Barak, le chef travailliste et ministre de la Défense, qui l'avait appelé à quitter le pouvoir, faute de quoi son parti (19 députés sur 120) pourrait provoquer une dissolution du Parlement et des élections anticipées. Ces appels sont lancés au lendemain du témoignage accablant de l'homme d'affaires israélo-américain Morris Talansky qui a affirmé sous serment avoir versé en 15 ans près de 150 000 dollars en liquide à Olmert pour, selon lui, financer des vacances de luxe. Face à ces pressions, Olmert affiche sa détermination à rester en place mais il n'est plus entièrement maître de son destin. Son sort est entre les mains du procureur général Menahem Mazouz qui doit décider d'une éventuelle inculpation. Dans ce cas, le Premier ministre a annoncé qu'il démissionnerait. Le procureur général a annoncé, après avoir consulté magistrats et policiers chargés de l'enquête, que celle-ci serait accélérée pour pouvoir la boucler le plus rapidement possible. Mais il n'a donné aucun calendrier précis. Olmert doit se rendre à Washington pour essayer d'obtenir le soutien de Bush en lui faisant miroiter l'achèvement du processus israélo-palestinien décidé à Annapolis. Dans l'affaire, le président de l'autorité Palestinienne se retrouve très isolé car au cas où Olmert s'en va, il va lui falloir prendre son mal en patience. Ce qui n'arrange pas sa crédibilité au sein des siens. Les élections générales devraient avoir lieu l'année prochaine en Palestine et nombreux sont les candidats à la succession de Mahmoud Abbas dont le jeune loup du Fatah, Barghouti incarcéré par les Israéliens. La lutte pour le pouvoir a déjà commencé en coulisses en Israël. Benyamin Nantayahou du Likoud est en embuscade, les sondages le donnent favori et lui ne veut rien entendre de l'Etat palestinien. D. B.