Le Parti travailliste et le Likoud ont menacé de faire tomber le gouvernement, le 25 juin prochain, si le Premier ministre Ehud Olmert, soupçonné de corruption, ne démissionne pas de son poste. La vie politique israélienne s'ébranle autour du Premier ministre, appelé à présenter sa démission. Le ministre de la Défense Ehud Barak a affirmé, ce matin, que le parti travailliste, qu'il dirige, voterait pour une dissolution du Parlement, le 25 juin, si Kadima, la formation d'Ehud Olmert, soupçonné de corruption, ne désigne pas d'ici à là un nouveau Premier ministre. «En l'état actuel des choses, nous prendrons l'initiative d'un projet de loi de dissolution du Parlement le 25 juin», a affirmé M. Barak lors d'un point de presse. «La décision se trouve dans le camp d'Ehud Olmert et de son parti», a ajouté le chef travailliste. Le 28 mai, M. Barak avait déjà appelé M. Olmert à quitter son poste, faisant planer la menace d'élections anticipées mais sans fixer d'ultimatum. Le principal parti de l'opposition de droite, le Likoud, a déjà annoncé son intention de déposer, le 18 juin, une proposition de loi en vue de la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées. Mercredi dernier, le Premier ministre Ehud Olmert a donné son feu vert à Kadima pour préparer la tenue de primaires. Une commission en charge des affaires internes du parti doit se réunir lundi prochain pour discuter d'une éventuelle date pour des élections anticipées, alors que la présente législature s'achève normalement fin 2010. Jeudi, sur la radio militaire, le président de cette commission a estimé que les déclarations de M. Barak démontraient «que le parti travailliste (voulait) des élections anticipées, malgré ses déclarations sur la stabilité politique». Ce responsable, un proche de M. Olmert également président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement, n'a pas exclu que le Premier ministre se présente à ces primaires, qui pourraient, selon lui, avoir lieu «d'ici deux à trois mois». «Ehud Olmert est plein d'énergie et refuse de mettre fin à sa carrière politique à cause d'accusations qu'il juge infondées», a-t-il ajouté. La position d'Ehud Olmert a été ébranlée par le récent appel de la numéro deux de Kadima, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, à l'organisation d'élections primaires à la suite du témoignage d'un homme d'affaires israélo-américain, Morris Talansky. Celui-ci a affirmé, fin mai, avoir remis des sommes en liquide à M. Olmert. Le Premier ministre a démenti toute malversation, mais a précisé qu'il démissionnerait s'il était mis en examen. Le Kadima a été créé en novembre 2005 par l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, plongé dans le coma depuis plus de deux ans. La charte du parti ne comporte pas de disposition prévoyant le limogeage de son chef. Au sein de ce parti centriste, la bataille pour la succession d'Ehud Olmert est d'ores et déjà engagée. Elle oppose principalement Tzipi Livni, qui jouit d'un large prestige dans l'opinion mais manque d'appui au sein de l'appareil du parti, au ministre des Transports Shaoul Mofaz, appuyé par M. Olmert.