Choisir le retour au calme à coups de concessions, dont la facture à payer risque d'être plus tard douloureuse, car traduisant un réel recul de l'autorité de l'Etat ou choisir l'intransigeance en prenant les mesures déjà éprouvées sous d'autres cieux pour endiguer sinon réduire le hooliganisme à sa plus simple expression. Si le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, reconnaît que le hooliganisme est derrière les émeutes d'Oran qui ont suivi la relégation du MCO, on ne comprend pas pourquoi les autorités s'entêtent toujours à privilégier le traitement politique d'un problème purement sportif. En effet, si l'on parle de hooliganisme en haut lieu, c'est qu'on reconnaît que la violence inouïe déclenchée dans la capitale de l'Ouest n'avait d'autres objectifs que de peser sur le cours des évènements. Autrement dit, faire en sorte de pousser les autorités à prendre la décision qui arrange, celle de maintenir le club phare d'Oran au sein du gotha du football algérien. Sauf qu'il reste pour les hauts responsables de choisir entre des solutions ponctuelles, dont les effets sont immédiats, mais les perspectives aléatoires ou investir dans le long terme en affrontant le problème en tant que phénomène de société qui appelle un traitement exclusivement coercitif. Autant dire choisir le retour au calme à coups de concessions, dont la facture à payer risque d'être plus tard douloureuse, car traduisant un réel recul de l'autorité de l'Etat ou choisir l'intransigeance en prenant les mesures déjà éprouvées sous d'autres cieux pour endiguer sinon réduire le hooliganisme à sa plus simple expression. Car si les autorités nationales venaient à coups d'artifice extra-sportifs à maintenir le MCO parmi l'élite nationale, cela équivaudrait à un signal assez fort pour faire du hooliganisme une valeur sûre sur laquelle peut compter désormais un club national en mal d'inspiration sportive. S'il n'y avait pas eu cette furie des supporters qui a semé le chaos à Oran, tout un chacun aurait envisagé avec une certaine bienveillance un possible repêchage d'un grand club comme le MCO. Car cela a été déjà vu dans notre pays. Mais aujourd'hui, l'urgence dans notre pays ce n'est pas de sauver le MCO d'une relégation, mais de sauver le pays d'un véritable cauchemar appelé le hooliganisme. Z. B.