Pas moins d'une cinquantaine d'opérateurs entre restaurateurs, hôteliers et voyagistes ont signé, hier, leur engagement en quête de label. L'opération “Plan qualité tourisme Algérie”, initiée par le département de Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, poursuit son petit bonhomme de chemin avec une forte adhésion au processus de labellisation. Hier, à l'hôtel Hilton, ils étaient une cinquantaine d'opérateurs à signer leur engagement entre restaurateurs (Hyppopotamus d'Alger), hôteliers (Royal, Eden Palace et Sheraton d'Oran, les Zibans de Biskra), et voyagistes (Touring Voyages Algérie d'Alger, Akar-Akar de Tamanrasset et Ténéré Voyages d'Illizi) pour ne citer que ceux-ci. L'occasion pour le ministre de revenir sur les grandes lignes de ce que prône le schéma directeur de l'aménagement touristique qui englobe, entre autres, le PQTA. “Le tourisme est une industrie pourvoyeuse d'emplois qui se base sur l'émergence de pôle performant se fondant sur l'excellence et la durabilité”, commencera par dire Chérif Rahmani et d'enchaîner sur la pertinence d'un partenariat entre le public et le privé et amorcer l'établissement d'un réseau uni. Il est question aussi d'aide au financement, et à ce propos, le ministre a annoncé une rencontre prévue prochainement pour signer des conventions de partenariat avec les banques. Nature, paysage, équipement et des hommes qui fournissent des prestations. Voilà un ensemble d'ingrédients qui font le succès ou non d'une destination. Il y a lieu de parler “d'aptitude et d'attitude”, comme qualifié par le ministre qui évoquera au passage la formation et les nouvelles technologies comme facteurs déterminants dans la nouvelle vision politique traduite par le SDAT. “Il nous faut se positionner graduellement dans l'axe de la qualité”, insistera le ministre, expliquant que le PQTA dépasse la notion du classement en se basant sur des éléments tangibles donnant lieu au label qui requiert un haut niveau de service confiné dans un manuel qui définit les règles à suivre. Communication, promotion, confort des lieux, accueil personnalisé, sécurité, respect de l'environnement, hygiène sont les maîtres mots de ce plan qui nécessite toutes les bonnes volontés partant du principe que l'adhésion des opérateurs est volontaire. Ce n'est pas là une mince affaire et pour garantir le succès de cette démarche, le ministre n'hésite pas à faire appel aux professionnels à l'image d'Odit France (Observation, développement et ingénierie touristiques) et Maison de la France, dont le savoir vient s'ajouter au travail de la commission nationale et son secrétariat permanent en plus des 10 conseillers territoriaux par pôle. Les deux organismes français auront pour rôle, en premier lieu, d'expertiser le PQTA et de le réajuster et de procéder ensuite à une identification précise du réseau délégataire et certifier enfin le label. Chérif Rahmani a longuement insisté sur l'indépendance et la neutralité de l'organisme à même de se prononcer sur la décision finale pour l'obtention de ce label après une année de contrat qui lie l'opérateur au ministère du Tourisme dans le cadre d'une convention. Un effort de la part des uns et des autres pour un seul et même objectif : promouvoir la destination Algérie dans un climat imprégné d'une forte concurrence internationale. En l'espace de 10 années, l'on enregistre une évolution de 150 à 650 destinations présentes sur Internet et dont la différenciation ne peut être possible qu'au niveau de la qualité comme indiqué par Christian Mantei, DG d'Odit France. C'est dire la rapidité avec laquelle s'opère le changement entre l'offre et la demande (le flux touristique). L'autre paramètre à maîtriser absolument concerne le nouveau profil du touriste qui se montre beaucoup plus exigent ou tout simplement différent, aux dires de Thierry Baudier, DG de Maison de la France, expliquant qu'au-delà du souci du confort et du farniente, le touriste de nos jours cherche à se rapprocher des habitants locaux, de leur culture, de leur patrimoine, etc. Nabila Saïdoun