L'ex-première dame des Etats-Unis ne veut pas s'avouer vaincue. Hillary Clinton, littéralement écrasée par son rival dans la course pour l'investiture du candidat démocrate face au républicain McCain, n'exclut pas de s'accrocher après les derniers scrutins (primaires) d'hier dans le Montana et le Dakota du Sud. Sa campagne ne tient plus qu'à un fil, mais la sénatrice de New York veut s'accrocher. Après son évocation ambiguë de l'assassinat de Robert Kennedy en 1968, elle a vite abandonné les excuses pour repasser à l'offensive. Des proches d'Obama ont eux-mêmes fait part de leur crainte de le voir assassiner comme Kennedy d'autant que sa candidature s'inscrit dans la lignée de ce président exécuté à Dallas sous les yeux de la population et dont les vrais commanditaires sont toujours inconnus. L'énigme n'a toujours pas été résolue. Obama est un métisse, un noir dont le père est non seulement originaire du Kenya mais a également des accointances avec l'islam, selon des informations propagées aux Etats-Unis. C'est une victime toute désignée pour racistes et xénophobes. Pour rebondir, Hillary a défié Obama d'accepter de nouveaux débats. De plus en plus souvent poussée à la faute, la sénatrice de New York a aussi comparé la disqualification de la Floride et du Michigan, pour non-respect du calendrier des primaires, à l'abolition de l'esclavage et aux élections truquées au Zimbabwe, exigeant des instances d'arbitrage du Parti démocrate de reconsidérer la question. Malgré cela, l'épouse de Bill Clinton ne veut pas quitter le train, expliquant être consciente des défis à venir et de ses chances d'empocher l'investiture. Elle admet dorénavant que la course reste extraordinairement serrée, persuadée être la mieux placée pour battre John McCain dans les Etats clés le 4 novembre. Seulement, l'arithmétique électorale est têtue. En supposant qu'elle gagne les trois derniers primaires, à Porto Rico puis dans le Montana et le Dakota du Sud (où Obama est donné favori), il faudrait encore qu'elle obtienne la réhabilitation totale de la Floride et du Michigan, ce qui semble improbable. C'est pourquoi beaucoup la soupçonnent de tabler sur un événement ou une révélation de nature à éliminer Obama. D. B.