“C'est décidé, la révision de la Constitution aura lieu. Le président de la République l'annoncera en juillet prochain et probablement le 5 juillet.” C'est en tout cas ce que l'on affirme au Front de libération nationale (FLN). Cette décision du chef de l'Etat de procéder à l'amendement de la première loi du pays, qui lui permettra de briguer un troisième mandat à la tête de l'Etat algérien, autorise donc le FLN à tenir son congrès extraordinaire. Cette échéance est en effet prévue fin juillet prochain. “Le congrès extraordinaire est prévu fin juillet prochain, la date exacte n'a pas été arrêtée encore, mais elle se fera avant le 2 août prochain”, note une source fiable. Seulement l'ordre du jour de ce congrès extraordinaire devant être précédé à quarante-huit heures d'intervalle par un conseil national a été chamboulé. En effet, initialement, le congrès extraordinaire devait avaliser la candidature d'Abdelaziz Bouteflika en tant que candidat du FLN à la magistrature suprême. Ceci pour une raison simple, Abdelaziz Bouteflika a un poste organique au FLN. Il a, en effet, été crédité du poste de président honorifique du parti à la faveur du congrès rassembleur tenu en janvier 2006 à la coupole du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Mais voilà que le président de la République ne veut pas être que le candidat du FLN. Il veut, nous explique-t-on de bonnes sources, être le candidat de plusieurs formations politiques. Plus encore, “il veut être le candidat du consensus”. C'est en tout cas ce que nous assure une source proche du parti, arguant cette décision du président de la République par sa volonté de rassembler un maximum de soutien de divers horizons à sa candidature pour lui permettre d'“être le président de tous et non pas d'un seul parti”. “C'est légitime et normal de sa part”, nous dit-on. Cette décision qui remet donc en cause l'ordre du jour, initialement fixé par l'état-major du FLN, portera essentiellement sur les questions d'ordre organique. C'est ainsi que le congrès extraordinaire, qui rassemblera plus de 1 500 congressistes au niveau des quarante-huit wilayas, aura à débattre des questions internes liées au parti. Et à ce propos, une multitude de questions se posent à la formation de Belkhadem : il y a d'abord la question de la restructuration du FLN, qui n'est pas encore achevée. Elle ne l'est pas du fait que des superviseurs dans plusieurs mouhafadate du parti n'ont pas été acceptés par les militants. Remis en cause à plusieurs reprises, ces derniers seront changés par d'autres responsables pour être acceptés par la base militante. L'autre problème organique concerne la contestation qui s'exprime encore au FLN. Cette fronde gagnera à être réglée lors du congrès extraordinaire, c'est-à-dire dans un cadre partisan strict pour l'empêcher d'emprunter d'autres canaux d'expression. Ainsi, la formation d'Abdelaziz Belkhadem a du pain sur la planche et devra mettre les bouchées doubles pour réussir les rendez-vous qui pointent à l'horizon. NADIA MELLAL