Bilan chiffré à l'appui, l'UNA a tenu à démonter, une à une, les accusations de M. Alioui. Après les déclarations faites par M. Mohamed Alioui, secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) à notre journal (voir Liberté du 13 mai 2003), et dans lesquelles il s'est fendu d'une critique acerbe à l'endroit de la politique agricole actuelle, l'Union nationale des agronomes (UNA) a tenu à réagir aux propos de M. Alioui. Estimant que le Programme national de développement agricole (PNDA) est injustement attaqué, l'UNA se sent en devoir de défendre le projet du Dr Saïd Barkat qui, faut-il le signaler, se trouve au centre d'une violente remise en question, particulièrement depuis le limogeage de Ali Benflis. “L'UNA qui ne peut rester sans réagir à une remise en cause du PNDA, rappelle les principes qui fondent sa philosophie (…). L'acte d'adhésion au PNDA est un acte libre, volontaire et responsable. Ce qui signifie, contrairement aux affirmations de M. Alioui, que l'affectation des deniers publics alloués au titre du FNDRA n'est pas soumise au système des quotas ou à une quelconque répartition géographique et administrative (…) N'est, en effet, éligible au soutien de l'Etat que celui qui en exprime expressément la volonté”, lit-on dans le communiqué de l'Union nationale des agronomes. Pour rappel, M. Alioui accuse les pouvoirs publics, qui veillent sur l'application du PNDA, de favoriser des wilayas sur d'autres et de dilapider l'argent du FNDRA “à gauche et à droite”, selon ses propres termes. Le communiqué de l'UNA ajoute que l'UNPA ne doit avoir qu'un rôle consultatif au sein du Comité technique de wilaya, en ce sens que “l'engagement des deniers publics implique des responsabilités pénales que seule la Direction des services agricoles (DSA, ndlr) assume”. Au sujet de la dénonciation faite par l'UNPA de l'actuel projet en préparation (notamment l'avant-projet de loi portant modification de la loi 87/19), et son indignation de se voir exclu du débat préalablement à la confection de ce texte, l'UNA affirme que cet avant-projet “a donné lieu à une large consultation et a permis à chacun d'exprimer sa position et son point de vue. Dans cette optique, M. Alioui n'a jamais caché son engagement en faveur de la vente pure et simple des terres agricoles du domaine public de l'Etat. L'UNA, quant à elle, s'est clairement prononcée pour leur maintien comme propriété de l'Etat dans le cadre de la concession”. Enfin, l'UNA a tenu, au terme de son communiqué, à démontrer, chiffres à l'appui, que le PNDA a su produire des résultats probants. Lesdits chiffres indiquent que plus de 180 000 EAC et EAI ont bénéficié du soutien de l'Etat, que le PNDA a créé entre 2000 et 2003, plus de 470 000 emplois. Que la surface agricole utile (SAU) a été étendue de 129 000 hectares, que 179 000 hectares supplémentaires ont été consacrés à l'arbo-viticulture, sans compter les 20 000 ha de forêts plantés, et les 60 000 ha de plantations pastorales. Le communiqué précise, enfin, que plus de 7 400 entreprises de services ont été redynamisées grâce au PNDA, et que 1 064 projets de jeunes ont été réalisés à la faveur de ce programme. M. B.