Encerclant les monts de Tamlirt depuis plusieurs jours, les forces spéciales de l'ANP, dont des unités de commandos et de parachutistes dépêchées de Biskra et d'Alger, attendent le feu vert de l'état-major pour donner l'assaut. Annoncée comme imminente, cette opération serait néanmoins risquée. A la différence de Amguid — à 150 kilomètres de Tamanrasset — où les 17 premiers touristes ont été libérés, mardi dernier, Tamlirt est une région située sur un relief montagneux accidenté. Prise en étau entre plusieurs oueds et parsemée de grottes, elle constitue un refuge idéal pour les ravisseurs qui pourraient riposter à une attaque sans courir de grands risques. Dans le pire des cas, ils pourraient également emprunter ses différents accès pour s'échapper. Selon des sources concordantes, l'armée voudrait éviter une bataille âpre et faire courir des risques aux 15 otages — Allemands, Suisses et Hollandais — et à ses forces en obtenant leur libération sans recourir à la force. Or, les ravisseurs refuseraient toujours de négocier. Récemment, dans une confidence au quotidien français Le monde, un officier de l'ANP a affirmé que l'armée était prête à laisser partir les preneurs d'otages contre une libération des touristes. “Nous aurons le temps de les rattraper plus tard”, avait-il confié. Selon les témoignages recueillis auprès des touristes libérés, les enlèvements sont l'œuvre de deux factions d'un même groupe qui se seraient partagé le travail et la garde des touristes dans des lieux différents. Quant à leur identité, bien que le communiqué de l'état-major de l'ANP soit formel à cet égard, cette affirmation est sujette à caution. Selon des Touareg, le fameux chef terroriste Mokhtar Belmokhtar n'aurait rien à voir avec cette affaire. “Il gère à partir du Mali son réseau de contrebande”, nous a-t-on confié. Les nomades qui ont aperçu, en janvier dernier, des hommes armés dans la région de Tamlirt pensent qu'il s'agirait de brigands qui ont exigé la libération des touristes contre une forte rançon. S. L.