“L'Algérie qui, depuis les années 1970, prône l'établissement d'un véritable ensemble régional méditerranéen, ne souhaite pas voir cette nouvelle initiative porteuse de "valeur ajoutée" se transformer en un forum qui ne viserait ni plus ni moins qu'à assurer la sécurité de l'Europe, voire d'Israël par une quelconque normalisation des relations entre les pays arabes concernés par l'UPM et l'Etat hébreu sans tenir compte de la question palestinienne”, souligne la revue El-Djeïch dans sa dernière édition. Dans un article intitulé : “Union pour la Méditerranée, du côté de la rive sud”, la revue de l'ANP est revenue sur ce thème brûlant de l'heure en rappelant les différentes étapes qu'a connues le dialogue euroméditerranéen depuis son lancement et en mettant le doigt sur le projet proposé par le président français, Nicolas Sarkozy, et ses conséquences majeures sur le bassin méditerranéen. Le manque de clarté de l'UPM, dont la date de lancement est prévue le 13 juillet prochain à Paris, et même si le Chef du gouvernement n'écarte pas la présence du président Bouteflika à ce rendez-vous, est souligné avec force par la revue El-Djeïch. “Même si les pays riverains du sud sont pour le principe, ils déplorent le manque de clarté de la nouvelle alliance”, lit-on dans l'article qui met également en exergue les attentes de l'Algérie en faisant remarquer que “la dimension humaine ne doit pas être marginalisée, mais placée au cœur des relations euroméditerranéennes”. De plus, ajoute-t-on, “l'Algérie, appelée selon Paris à être un acteur majeur au sein de la nouvelle enceinte méditerranéenne, plaide pour une économie du savoir avec un transfert technologique et plus d'investissements directs étrangers”. “Plus qu'un simple glissement sémantique ou un cumul d'initiatives, les pays de la rive sud cherchent un partenariat "gagnant-gagnant", surtout que certains pays comme l'Algérie représentent un réservoir non seulement d'énergies courantes (le pétrole et le gaz), mais également solaire. De toutes les énergies renouvelables recherchées, celle du soleil est de loin la plus sûre”, précise-t-on en abordant l'intérêt de l'Europe pour le Sud qui ne doit pas être dans un seul sens. “Du processus chiraquien, on passe à l'union sarkozienne”, l'Algérie souhaite que cette dernière soit “un partenariat à géométrie variable selon les projets avec une dimension économique et environnementale très prononcée”. Pour la revue El-Djeïch, “le codéveloppement est sans doute la meilleure manière de juguler les différents défis sécuritaires dont l'immigration clandestine et irrégulière”. Mais le traitement de ce phénomène devra “faire l'objet d'une vision commune qui tienne compte des causes réelles de ce phénomène transfrontalier et de la libre circulation des personnes”, insiste la revue de l'ANP qui soulève, par ailleurs, une autre préoccupation liée à la répartition des postes-clés de la structure décisionnelle de la future union. Pour l'Algérie, “la participation au secrétariat de l'UPM d'un pays de la rive sud contribuera à mieux gérer et de façon paritaire les projets puisqu'il sera chargé de les coordonner et de les promouvoir”. En attendant le jour J, il est souhaité que la déclaration, “qui est pour l'instant au stade de brouillon”, sera commune et au service des deux rives. “Une condition sine qua non pour faire avancer un projet qu'on qualifierait d'ores et déjà de plurilatéral”, conclut l'article de la revue El-Djeïch. Salim Tamani