Pour le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, étant donné qu'il y a équilibre entre l'offre et la demande, il n'y a pas lieu d'augmenter la production de pétrole. Cette position est partagée par plusieurs pays membres de l'Opep. Le souverain saoudien, le roi Abdallah Ben Abdelaziz, a souligné, au cours de la réunion de Djeddah sur l'énergie, les nombreux facteurs qui sont derrière la hausse des prix du pétrole dont la spéculation, l'augmentation de la demande et l'augmentation des impôts imposés par les pays consommateurs sur les productions pétrolières. Dans son allocution, le souverain saoudien a annoncé que son pays a augmenté, les derniers mois, sa production journalière de pétrole de 9 millions de barils à 9,7 millions de barils, exprimant “sa disponibilité à satisfaire tous les besoins supplémentaires à l'avenir”. Le souverain saoudien a, à cette occasion, appelé à lancer l'initiative pour l'énergie aux pauvres et demandé à la Banque mondiale et aux pays donateurs de se réunir le plus tôt possible pour étudier cette initiative. Le roi Abdallah a, dans ce contexte, demandé au fonds de développement de l'Opep de dégager la somme de 1 milliard de dollars. Il a également annoncé la création d'un fonds saoudien de l'énergie de 500 millions de dollars pour financer des projets énergétiques et de développement dans les pays en développement qui ont souffert de la hausse du prix du pétrole. Par ailleurs, le roi d'Arabie Saoudite a insisté sur le maintien d'un “prix juste du pétrole dans l'intérêt à la fois des producteurs et des consommateurs en dépit des accusations que certains ont portées aux membres de l'Opep d'être derrière la hausse du prix du pétrole”. Il soulignera que “l'Opep a décidé depuis longtemps de laisser le marché définir le prix du pétrole, mais elle est accusée aujourd'hui d'être derrière cette hausse”. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a indiqué que l'Arabie Saoudite pourrait porter à 15 millions de barils de pétrole par jour (mbj) sa capacité de production. “Nous avons identifié une série de futurs projets géants totalisant une capacité excédentaire de production de 2,5 mbj qui pourraient être construits, si la demande venait à justifier leur développement”, a-t-il déclaré devant les participants à la réunion. Cette réserve de production disponible viendrait s'ajouter à une capacité de production qui doit atteindre 12,5 mbj d'ici à la fin 2009, a-t-il dit. Dans son discours, M. Al-Nouaïmi a affirmé clairement que “le monde avait suffisamment de ressources pétrolières pour répondre à la demande pendant de nombreuses décennies.” Les inquiétudes concernant un risque de pénurie de brut à l'avenir sont donc “totalement injustifiées”, a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois que ces préoccupations sur l'offre semblaient “jouer un rôle” dans la hausse des cours du brut. Khelil : “L'Opep ne détient pas à elle seule une solution au problème des prix” Chakib Khelil a souligné l'importance du rôle des grands consommateurs de brut dans la stabilité du marché. M. Khelil a appelé les consommateurs à davantage de “transparence concernant les informations et données relatives à leurs stocks et à l'allégement des taxes sur les produits pétroliers importés”. Il a, dans ce sens, souligné que l'Opep qui produit 40% seulement de l'offre mondiale “ne détient pas à elle seule une solution au problème des prix”. Chakib Khelil appelle les pays consommateurs à augmenter leurs investissements en matière de raffinage. S'agissant du rejet américain de l'approche selon laquelle la flambée des prix du brut est liée à la spéculation, le représentant algérien à la rencontre de Djeddah a rappelé la récente demande américaine au Fonds monétaire international (FMI) pour l'élaboration d'une étude sur l'effet de la spéculation sur le marché mondial de brut. Ce qui dénote, a-t-il estimé, “d'une prise de conscience de l'importance de ce facteur”. À propos de sa position quant à la décision saoudienne d'augmenter sa production de 200 000 barils/jour et son impact sur la politique de l'Opep, M. Khelil a reconnu l'existence de divergences entre les membres de l'Opep concernant l'augmentation de la production, ajoutant que “la décision de l'Arabie Saoudite est souveraine”. Il a, également, démenti “toute intention de l'Opep d'augmenter sa part (du marché mondial, c'est dire augmenter sa production) avant la réunion de septembre prochain à Vienne (Autriche)”. Dans ce contexte, il a précisé que l'Opep, qui prend part au niveau de son secrétariat général à la rencontre de Djeddah, ne l'a pas chargé, ni son secrétaire général, de se prononcer sur la réunion. Concernant l'éventualité d'une baisse des prix du brut à long terme, M. Khelil a exclu cette éventualité du moins pour les 20 prochaines années, la demande étant maintenue à des niveaux considérables. Synthèse B. K.