Pas moins de 800 gendarmes issus des groupements d'intervention de réserve rattachés au 2e commandement régional qui regroupe douze wilayas, ont participé avant-hier à des manœuvres avec deux simulations d'intervention tendant à faire échec à deux manifestations organisées par de jeunes chômeurs surexcités, ainsi que par les travailleurs d'une cimenterie qui n'ont pas perçu leurs salaires pendant trois mois. Ces manœuvres qui ont été supervisées par une commission présidée par le général Maâmeri Tewfik, directeur central des unités d'intervention auprès du commandement de la Gendarmerie nationale et auxquelles ont assisté les autorités civiles et militaires de la wilaya hôte, ont débuté au niveau de la plage de Sassel où des dizaines d'émeutiers composés en particulier de jeunes chômeurs qui se sont donné rendez-vous pour crier leur ras-le-bol. Armés jusqu'aux dents de gourdins, cocktails Molotov, armes blanches, etc. ces jeunes manifestants se sont pris aux gendarmes qui ont pris position dans des coins stratégiques afin de parvenir à étouffer la grogne agitée et violente de ces nombreux jeunes qui ont commencé par barrer la route à l'aide de pneus brulés. Dotés d'un équipement spécifique pour le maintien de l'ordre dont des tenues “robocop”, des fusils lance-grenades (FLG), de bombes lacrymogènes et de chiens de filature appartenant au groupe de police judiciaire pour appréhender les manifestants, les gendarmes soutenus pour cela par une troupe héliportée sont parvenus à maitriser la situation sans en faire de victimes, dans la mesure où ils sont parvenus à faire disperser les manifestants. Mais ce n'était que partie remise puisque des émeutes venaient d'éclater à Cap Figalo à une dizaine de kilomètres de Sassel-Plage où se sont déroulés les premiers évènements. En effet, il s'agit des travailleurs d'une cimenterie qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis quatre mois et qui ont décidé de séquestrer leur directeur. La mission des gendarmes paraissait beaucoup plus compliquée car il s'agit de libérer le directeur de la cimenterie des griffes de ses ravisseurs. Mais il fallait d'abord faire face aux émeutiers qui ont barré la route avant de s'attaquer aux gendarmes avec les jets de pierres. Après un moment de repli stratégique, ces derniers ont riposté en lançant des bombes lacrymogènes avant que le camion-citerne n'asperge les manifestants de jets d'eau provoquant ainsi leur démobilisation. Ce qui a permis aux dizaines de gendarmes rattachés au GIR de prendre position et d'encercler tout le périmètre de l'usine. Ce n'est qu'à ce moment-là que les éléments du Groupe d'intervention et de neutralisation (GIN) sont parvenus à une incursion dans les locaux abritant la direction de l'entreprise. Ce qui a permis la libération du directeur tandis que ses ravisseurs qui n'étaient pas armés ont été relâchés. Ainsi, d'après le colonel Aïdaoui Réda, le but recherché dans ce genre de manœuvres, qui entre dans le cadre de la formation continue, est de permettre aux jeunes gendarmes de s'imprégner du maintien de l'ordre et de se familiariser avec les nouveaux équipements et les moyens techniques tout en respectant la réglementation en vigueur quant au comportement avec les manifestants. Il s'agit aussi de parfaire la cohésion des gendarmes, de maintenir leur condition physique et de les tenir en état d'alerte. De son côté, intervenant à l'issue de ces manœuvres, le général Maâmeri Tewfik a tenu à rappeler que la gendarmerie doit rester prête pour intervenir à tout moment dans le maintien de l'ordre et la protection des lois de la République ainsi que les biens publics et des personnes et ce, à la faveur d'une autorisation réglementaire délivrée par l'autorité locale. M. Laradj