La protestation autour de la distribution du logement, initiée par des citoyens du quartier Essanouber (les Planteurs), s'est poursuivie hier à Sidi El Houari, sur la place Kleber. Les contestataires qui crient à l'injustice se sont rassemblés durant toute la matinée. Sur les lieux, des banderoles portant les mentions grève, « non à l'injustice », « oui à la dignité », « action pacifique » ont été accrochées. La veille, lors d'une action similaire menée devant le siège de la Daïra d'Oran, le principe de faire participer des représentants des 4 conglomérats, dont Si Ali, Bab El Hamra, Hadj Hassan, formant ce vaste ensemble d'habitat anarchique, a été retenu pour une ultime vérification des listes. Les logements à distribuer, environ 950, ne représentent que la deuxième tranche d'une première phase de 3 000 logements à distribuer sur un programme concernant les Planteurs et comportant globalement 9 000 unités. Certains contestataires remettent en cause la lenteur dans le traitement des recours introduits déjà lors de la distribution de la première tranche de ce type de logements. D'autres considèrent qu'ils ne peuvent pas emménager dans des appartements de type F2, alors qu'ils vivent dans des bâtisses plus vastes aux Planteurs. Parmi ceux-là, certains ont exprimé leur volonté de rester sur place. Les démolitions des logements occupés par les bénéficiaires de logements sociaux devaient s'effectuer aujourd'hui. D'autres encore, se disant disposer de la carte de recensement, se considèrent lésés du fait qu'ils n'ont pas été retenus cette fois. Eviter la réoccupation « La dégourbisation » de la ville d'Oran. C'est le terme utilisé par le chef de l'exécutif qui a intervenu à l'ouverture de la 3ème session de l'APW, entamée dans la même journée d'hier. « S'il y a des cas litigieux, il peuvent être traités mais cela n'est pas suffisant pour remettre en cause toute l'opération », avait-il indiqué à ce propos, en lançant également face aux élus : « les gens qui veulent faire échec à cette opération ne passeront pas. » Répondant à certaines protestations exprimées, concernant notamment l'attribution d'un seul logement pour plusieurs familles (liées par un lien de parenté), vivant sous un même toit, il dira qu'un seul logement leur sera attribué et que les bénéficiaires verront leur anciennes bâtisses détruites pour éviter une réoccupation qui fera perdurer le problème. Il a estimé en outre que 99% des bénéficiaires concernés sont contents et que, selon lui, ils étaient allés payer leur dû à l'OPGI. A rappeler que les premiers signes de la contestation ont été constatés jeudi dernier lors du tirage au sort pour l'affectation des bénéficiaires, effectué au palais des Sports.