L'esprit du réalisateur des inégalables œuvres cinématographiques Omar El-Mokhtar et Er Rissala était en communion, hier, avec les participants au colloque international qui lui a été dédié dans une communication animée par des acteurs et des critiques de cinéma de renom. Le militant de la caméra, ainsi surnommé par ses nombreux amis, a constitué le point de mire de cette quatrième journée du Festival international du film arabe qui se tient à Oran jusqu'au 3 juillet prochain. Sur la tribune, sa sœur Leïla a parlé de l'homme et de son attachement indéfectible aux causes arabes. L'acteur syrien Douraïd Laham ne se fera pas prier pour témoigner en termes élogieux sur la vie et le parcours de son ami. “Au plus fort moment de la guerre d'Algérie, j'avais invité Mustapha Akkad aux noces de mon fils Taer (révolté), ainsi nommé en hommage aux sacrifices du peuple algérien”, affirmera Douraïd Laham, la gorge nouée. Mona Wassef, sa complice de toujours et non moins grande dame du cinéma arabe, apportera un témoignage spontané. “Depuis la mort de Mustapha Akkad, mes larmes n'ont pas séché. Dire que nous étions sur le point d'accueillir notre ami en Syrie pour l'honorer au festival du film à Damas. Le sort en a décidé autrement”, sanglote celle qui a incarné le rôle de Hind dans l'épique film Er Rissala. Elle déplore le fait de ne pas se reconnaître dans l'indifférence qui serait à l'origine de la déperdition des œuvres de Mustapha Akkad. C'est tout naturellement qu'elle lance un appel à l'adresse des responsables à tous les niveaux pour la préservation et la continuité de l'œuvre de Mustapha Akkad. Natif d'Alep en Syrie en 1930, Mustapha Akkad est ce grand monsieur qui, dès l'âge de 24 ans, convainc son père de le laisser émigrer aux Etats-Unis. Avec 200 dollars et un Coran en poche, Mustapha Akkad atterrit à Los Angeles où il tentera de faire un film sur l'Algérie (alors en guerre) en compagnie de Sam Packnpah. Mustapha Akkad demeure ce grand réalisateur qui porta le cinéma arabe au firmament de la reconnaissance internationale. K. REGUIEG-YSSAAD