Parcours n Une rencontre autour de la vie et de l'œuvre du cinéaste Mustapha El-Akkad a eu lieu hier, en marge du festival du film arabe. Les participants à cette rencontre ont appelé les télévisions arabes à poursuivre la diffusion de ses films Er-Rissala et Omar El-Mokhtar. La poursuite de la diffusion de ces deux chefs-d'œuvre et de Salah Eddine, film que Mustapha El-Akkad n'a pas terminé, constituent, estiment-ils, un hommage à ce cinéaste pour les grands services qu'il a rendus à la nation arabe. Cette rencontre, à laquelle ont pris part de grandes figures du cinéma, dont les comédiens Doureyd Laham, Mahmoud Yassine, Mouna Wassef, les critiques Rafik Essabane (Egypte), Djamel Djazouli et Mohamed Bensalah (Algérie), ainsi que la sœur du défunt réalisateur, a appelé à l'ouverture de débats et à lancer des études sur l'impact de films comme Er-Rissala, sur les opinions publiques arabes, voire internationales. Soulignant l'engagement militant des causes justes du défunt, les intervenants ont indiqué que Mustapha El-Akkad soutenait, caméra au poing, le combat des peuples pour leur indépendance, tout en exprimant leur souhait de voir le projet du film sur l'Emir Abdelkader, bénéficier des mêmes conditions de professionnalisme et du même niveau artistique que celui qui transparaît des œuvres de l'auteur de Er-Rissala. Plusieurs comédiens ont apporté leurs témoignages sur El-Akkad et son apport au septième art arabe et mondial. Mustapha El-Akkad, né en 1935 à Alep (Syrie), est décédé le 11 novembre 2005 dans un attentat à la bombe qui avait ciblé un hôtel à Amman, en Jordanie. S'agissant des projections, les cinéphiles d'Oran ont été conviés, dans la même journée, à vivre la longue attente de la population de Ouarzazate (Maroc) d'un chimérique retour de Pasolini et la quête de Nada partie à la recherche de son fils Karim dans un Liban en ruine. Le réalisateur marocain Daoud Ould Sayad a planté sa caméra à Ouarzazate, au sud du Maroc, pour suivre la longue attente de Pasolini, le réalisateur italien. Il filmera Thami et ses voisins, qui, pris par le démon du cinéma, guetteront l'arrivée du «Messie» qui apportera avec lui du travail, de l'argent et de la prospérité. Mais l'attente de cette population tournera court. Les villageois «tomberont des nues» en découvrant que le «Godot» qu'ils attendaient n'est plus de ce monde depuis plus de trente ans. Ils verront l'équipe du tournage d'un film qui assurait leur existence, plier bagage, les laissant dans leur quotidien fait de dénuement et de simplicité. Le second long-métrage proposé dans le cadre des films en compétition retrace l'histoire d'une mère à la recherche de son fils perdu pendant le mois d'août 2006, à la suite des bombardements du Sud Liban par l'armée israélienne. Le film, réalisé par Philippe Arcatengi, montre un Liban encore meurtri dans sa chair. Nada la mère, revenue de l'étranger, recherche sa sœur et son fils Karim. A bord d'un taxi conduit par Tony, un chauffeur bavard, indiscret mais serviable, qu'elle appréciera au cours de son long voyage vers le hameau de Kherbet Salem, elle verra défiler, devant elle, l'horreur des ruines, sentira l'odeur âcre de la poudre qui enveloppe encore les maisons et compatira à la douleur des autres. Elle vivra l'espoir des retrouvailles, mais sera brisée par l'amertume de la déception, celle de comprendre que son fils est mort écrasé dans les ruines de son école.