RESUME : Le receveur l'a reconnu et il a deviné qu'elle fuguait. Il demande à en savoir plus, sur l'échec de son mariage. Il tente de la ramener à la raison mais elle refuse de retourner chez son père. Elle descend au prochain arrêt… 44iéme partie -Avez vous besoin d'aide ? Katia sursaute. Le passager descendu avant elle, la regarde bizarrement. -Vous vous rendez où ? -Pourquoi ? -Je peux vous aider, insiste-t-il. Je sais que vous n'êtes pas de la région. Katia soupire tout en regardant autour d'elle. Il n'y a ni taxi ni aucun autre transport de voyageurs. Elle est persuadée qu'un autre car se rendant à Sétif finira par passer. Ce sera trop bête qu'elle se soit décidée à descendre dans un village où il n'y a pas de transport. -Je n'ai pas besoin d'aide, répond-elle. Elle décide d'attendre à l'arrêt, tournant le dos au jeune homme. -Il y a un hôtel de l'autre côté du village, dit-il. Au cas où vous serez encore là, en fin de journée ! -Dites-moi, y a-t-il des transports long trajet sur Sétif ou Bordj Bou-Arréridj ? -Si, mais j'ignore à quelle heure ! -Merci. Katia reste à l'ombre de l'abribus. L'inconnu finit par s'éloigner et disparaître de sa vue. Des gens passent près d'elle, vaquant à leurs occupations. À quatre heures lorsque retentit la sonnerie d'une école, annonçant la fin des cours, elle s'inquiète. Le temps file et les rares transports de voyageurs qui font arrêt, retournent là d'où elle est partie. Elle n'a pas envie de rentrer chez elle. Elle pense à son père, à sa colère quand il découvrira qu'elle a fugué. Elle voudrait se trouver le plus loin possible. Il risque de la rattraper. -Bonsoir, dit une dame d'un âge mûr. Ce qu'il fait chaud ! ajoute-t-elle pour engager la conversation. -Oui, on ne se croirait pas en automne, répond Katia. Quelle heure est-il ? -Quatre heures vingt, répond la dame après avoir consulté sa montre. Il y a longtemps que vous attendez ? -Oui. Est-ce ainsi tous les jours ? -Oui, les fourgons ne démarrent qu'une fois pleins, réplique l'inconnue. Ils ne devraient pas tarder, c'est l'heure de pointe. Vous n'êtes pas d'ici ? Je ne me souviens pas vous avoir vue. Katia sourit. Il ne manquerait plus que celle-ci se souvienne d'elle. -Voilà un taxi ! s'écrie-t-elle sans attendre. Ce dernier s'arrête à leur hauteur. La dame monte la première. Katia s'apprête à monter lorsqu'elle aperçoit la camionnette de son père venir, en sens inverse. Elle est si effrayée qu'elle ne monte pas. Elle court en sens inverse et se fond parmi les passants. Elle ne se retourne pas, elle ne veut pas qu'il la reconnaisse. Les vêtements qu'elle porte, il ne les a jamais vus. Son oncle les lui avait offerts. Au risque de se perdre, elle s'aventure dans un vieux quartier. Sa démarche mal assurée attire les regards. Elle ne s'en rend pas compte. Elle n'ose pas se retourner, craignant que son père soit sur ses traces… A. K. (À suivre)