Une rencontre autour de la contrebande, du trafic de drogue, du phénomène des harragas (émigration clandestine) a été organisée, hier, par le Front de libération nationale (FLN) à l'hôtel Eriad de Sidi Fredj (Alger). Tenue sous la présidence du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, cette rencontre a vu la participation des présidents d'APC des wilayas frontalières pour aborder dans les faits, les problèmes liés à la perméabilité des frontières. Le patron de la formation majoritaire, désormais ministre d'Etat, représentant personnel du chef de l'Etat, expliquera devant un important parterre de participants à l'image de Benalia Boulehoudjeb, l'ancien ministre de l'Agriculture, Dadouaa Layachi, le président du groupe parlementaire du FLN, Houari Tayeb, président de l'organisation des fils de chouhada et quelques soixante présidents d'APC, une trentaine de présidents d'APW que “la drogue qui détruit nos jeunes provient des frontières et la contrebande érode nos richesses et les produits que nous soutenons pour notre peuple mais qui profitent indûment à d'autres peuples”. “Le fléau de l'émigration clandestine à bord d'embarcations de la mort est une autre forme d'hémorragie pour notre jeunesse”, note l'ancien chef du gouvernement. Aux yeux de Belkhadem, il n'y a pas de doute, le phénomène des harragas est une “pratique mafieuse et criminelle interne et externe”. Et de noter que “si les 8 000km de frontières avec sept pays étaient protégés comme il se doit par une large mobilisation populaire, ces phénomènes étrangers ne se seraient pas infiltrés au sein de notre jeunesse et à travers le pays”. Il dira dans le même ordre d'idées que les fléaux et autres déviations qui ont gagné beaucoup de nos jeunes, “proviennent des frontières qui représentent des dangers qui menacent la sécurité, la stabilité et l'économie de notre pays et les valeurs morales de notre société”. Le SG du FLN endossera sur ce chapitre la responsabilité de la propagation de ces fléaux “aux répercussions générées par la tragédie nationale”. Il notera que “cette tragédie n'a pas été un fait fortuit ou conjoncturel mais un choc qui a touché la société tout entière et l'a détournée des missions d'édification et de développement humain et matériel au point où son seul souci se limitait au retour de la stabilité sociale”. Dans ce cadre, le patron de ce parti membre de l'alliance présidentielle souligne la grande responsabilité “qui incombe aux élus locaux dans ces régions et qui sont appelés à fournir plus d'efforts aux côtés des services en charge de la protection des frontières du pays de tout ce qui peut nuire aux jeunes et aux ressources du pays”. “Ce n'est que grâce à la conjugaison des efforts, à l'unification des démarches, à la mobilisation de la société civile et à l'orientation des énergies juvéniles que nous parviendront, en un temps record, à juguler ces phénomènes et à éliminer leurs effets néfastes”, expliquera encore l'intervenant devant les participants. Aussi et sur ces questions très sensibles de la contrebande et de l'émigration clandestine et du trafic de drogue, Belkhadem interpelle les organisations de la société civile et les associations à se mobiliser pour limiter ces fléaux : “il faut qu'elles soient à l'avant-garde de la lutte contre ces phénomènes qui rongent la société et éloignent ses enfants du droit chemin en les encourageant à poursuivre leurs méfaits et à desservir la dynamique de développement de la société”. Par ailleurs, le secrétaire général du FLN a réitéré son soutien à la démarche de réconciliation nationale à laquelle, a-t-il dit, “nous y sommes toujours attachés et nous la soutenons pour réaliser la sécurité et la stabilité sociales”, indiquant que cette démarche “a permis à l'Etat de s'acquitter de sa dette et de réaliser des économies qui ont été consacrées à des projets d'intérêt public”. NADIA MELLAL