Les phénomènes des harraga, du trafic de drogue, de la contrefaçon, de la contrebande au niveau des frontières, du suicide et de la réconciliation nationale sont, entre autres, les sujets abordés hier par le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à l'ouverture des travaux de la rencontre avec les 60 présidents des communes frontalières et les 33 présidents d'APW que compte le parti. Les cadres du parti ont également pris part à cette rencontre, première du genre, organisée à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj (Alger) et qui a été consacrée exclusivement à l'examen de l'évolution du processus de développement dans les régions frontalières et aux problèmes qui empêchent de satisfaire aux besoins des citoyens, notamment la prise en charge des problèmes des jeunes. De l'avis du premier responsable du FLN, la problématique de la sécurité au niveau des frontières mérite d'être posée par le parti et nécessite un large débat, d'autant plus que le FLN gère la majorité des communes frontalières, puisqu'il a dans son effectif 700 communes, 33 wilayas et 5000 élus locaux. Dans ce contexte, M. Belkhadem a appelé ces élus à œuvrer à la protection et au développement des zones frontalières et à la mobilisation de la population dans ce sens. L'ex-chef de gouvernement a établi un constat négatif de la situation aux abords des frontières, et ce, en dépit de leur fermeture avec le Maroc. Il a expliqué que la drogue qui fait ravage dans les milieux des jeunes provient des frontières et que la contrebande saigne nos richesses et les produits que nous soutenons pour notre peuple profitent indûment à d'autres peuples. M. Belkhadem a qualifié en outre le phénomène des harraga de « pratique mafieuse et criminelle interne et externe ». « Le fléau de l'immigration clandestine est une autre forme d'hémorragie pour notre jeunesse. Si les 8000 km de frontières avec six pays étaient protégées comme il se doit par une large mobilisation populaire, ces phénomènes étrangers ne se seraient pas infiltrés au sein de notre jeunesse », a tonné M. Belkhadem. Les fléaux et autres déviations, qui ont gagné beaucoup de nos jeunes, proviennent, a-t-il rappelé, des frontières qui représentent des dangers, menaçant par là même la sécurité, la stabilité et l'économie de notre pays ainsi que les valeurs morales de notre société. « Nous sommes persuadés que la conjugaison des efforts, l'unification des démarches, la mobilisation de la société civile et l'orientation des énergies juvéniles, nous permettent, en un temps record, de juguler ces phénomènes et d'éliminer leurs effets néfastes. » La maffia et les effets de la décennie noire Dans ce sillage, le secrétaire général du FLN a mis l'accent sur l'importance et le rôle primordial de la société civile dans la mobilisation des masses afin d'éradiquer ces fléaux qui, a-t-il soutenu, rongent la société et éloignent ses enfants du droit chemin en les encourageant à poursuivre leurs méfaits et à desservir la dynamique de développement de la société. A l'égard des élus, M. Belkhadem a fait part de la responsabilité qui incombe à ces derniers dans ces régions et qui sont appelés à fournir plus d'efforts aux côtés des services en charge de la protection des frontières du pays et de tout ce qui peut nuire aux jeunes et aux ressources du pays. Cependant, l'ex-chef de gouvernement est revenu sur la décennie noire en affirmant avec regret que ces dérives sont les amplifications de la tragédie nationale. Dans ce contexte, l'orateur a indiqué que cette tragédie « n'a pas été un fait fortuit ou conjoncturel, mais un choc qui a touché la société entière et l'a détournée des missions d'édification et de développement humain et matériel au point où son seul souci se limitait au retour de la stabilité sociale ». M. Belkhadem a dans ce même ordre d'idée insisté sur la nécessité d'orienter tous les efforts dans le sens de la mobilisation des différentes franges de la société pour l'éradication des fléaux engendrés par la drogue, l'émigration clandestine, la contrebande, le suicide, l'enlèvement d'enfants, la corruption et autres résidus de la tragédie nationale qui a transformé les rêves en cauchemars. Néanmoins, le patron du FLN n'a pas omis de rebondir sur la charte pour la réconciliation nationale en réitérant son soutien et son attachement à cette démarche qui a permis, de son point de vue, à l'Etat de s'acquitter de sa dette et de réaliser des économies qui ont été consacrées à des projets d'intérêt public. Le chef de file du vieux parti a retracé les projets mis en place en faveur des jeunes durant son règne à la tête du gouvernement. C'est en somme un bilan « positif » de son exercice lors de son passage au poste de chef du gouvernement