Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est arrivé hier en fin d'après-midi à Paris. Selon nos sources, le chef de l'Etat, invité au traditionnel défilé du 14 Juillet par le président français, Nicolas Sarkozy, pourrait prolonger son séjour. Samedi 12 juillet 2008. À J-1 du Sommet fondateur de l'Union pour la Méditerranée (UPM), les Parisiens vaquent à leurs occupations quotidiennes, les grandes rues noires de monde. Les uns font leurs approvisionnements hebdomadaires en prévision d'un long week-end, en plus des rues et ruelles fermées à cause de cet événement politico-diplomatique, les autres, pour la plupart des familles en vacances, quittent la capitale dans un embouteillage interminable. D'ailleurs, à notre sortie de l'aéroport d'Orly, aux environs de 11h (heure française), le périphérique était déjà plein à craquer de voitures. Et la journée du samedi est officiellement classée “orange” sur certains axes de trafic routier et “rouge” sur la plupart des routes. Et pour cause, les Français auront droit, en plus du samedi et du dimanche, à un long week-end, sachant que le lundi coïncide avec la fête nationale du 14 Juillet. 11h30, nous nous dirigeons vers l'hôtel California où la délégation algérienne séjourne. Un hôtel situé à un jet de pierre du Grand Palais où se déroulera, aujourd'hui, le Sommet de l'UPM. Un dispositif de sécurité impressionnant, visible notamment sur les autoroutes, le périphérique, les échangeurs et les bretelles, est installé pour sécuriser tous les alentours de Paris, une capitale diplomatique l'espace d'un sommet qui réunira 44 chefs d'Etat, mais aussi les ministres des Affaires étrangères, les délégations officielles et les invités d'honneur du président Sarkozy. En somme, les hôtes de l'Hexagone assisteront au double événement : Sommet de l'UPM et défilé du 14 Juillet. Des policiers, des gendarmes, des militaires et bien d'autres services de sécurité sont déployés à chaque coin de rue de la capitale. Surtout aux environs immédiats du Grand Palais où le métro ne sera pas aujourd'hui de service. Durant notre passage par le rond-point des Champs-Elysées, l'avenue Montaigne, la place de la Résistance, le Quai d'Orsay, la place de la Concorde, les rues Royale, du Faubourg Saint-Honoré, il est clairement prescrit que, dès lundi matin, la circulation automobile sera restreinte, voire de l'avenue des Champs-Elysées et de la place Charles-de-Gaulle Etoile. Le ministère de l'Intérieur français et la Préfecture de police de Paris ont mis les bouchées doubles avec la mobilisation exceptionnelle de plus de 5 000 hommes, dont les éléments de la Direction de surveillance du territoire (DST), des Renseignements généraux (RG), des escadrons de gendarmes mobiles et des compagnies de CRS et les services de protection des hautes personnalités en charge de la protection rapprochée des chefs d'Etat et de gouvernement. Et comme disait Boris Vian : “On est là pour voir le défilé”, les milliers de touristes présents à Paris, eux aussi, sont déjà là, caméscopes et appareils photo numérique à la main, pour immortaliser le défilé de lundi. Dans les cafés, bistrots et autres cybercafés, l'UPM ne meuble par pour autant les discussions. N'était la banderole imposante et parant de bout en bout la façade du Grand Palais, ce sommet serait passé inaperçu et le commun des mortels le remarquera de passage. C'est dire que malgré la mobilisation médiatique, la libération d'Ingrid Betancourt et le dernier album de Carla Bruni, intitulé Comme si de rien n'était, dominent encore les manchettes des journaux et les débats. Bouteflika, jusqu'à mardi à Paris ? La délégation officielle algérienne dirigée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, était annoncée hier pour fin d'après-midi. Selon nos sources, le chef de l'Etat pourrait prolonger son séjour, invité par le président français, Nicolas Sarkozy, à assister au traditionnel défilé du 14 Juillet. Cependant, ça parle çà et là que le chef de l'Etat pourrait encore rester à Paris jusqu'à la journée de mardi. Pourquoi ? Aucune information n'a filtré à ce sujet, même si l'on évoque des pourparlers entre lui et le promoteur de l'UPM, ou encore entre lui et des dirigeants arabes. C'est que la présence de Bouteflika à Paris est plus qu'un gage de succès pour tenter d'enterrer certains malentendus et constitue un apanage certain pour le règlement de certains conflits, partant du constat qu'Alger a toujours joué un rôle dans le règlement des grands conflits, que ce soit au Maghreb ou en Afrique. À l'heure où nous mettons sous presse, les délégations de chefs d'Etat arrivent à Paris. Les confrères, venus des quatre coins du monde, en plus de ceux déjà accrédités sur place, sont nombreux à venir pour couvrir ce double événement. Un double événement que Sarkozy exploitera sans aucun doute pour faire son show politico-médiatique, d'une part, et lancer un pari à ses détracteurs tant en Europe qu'en Afrique, malgré tous les risques d'échec de mener à terme un projet qui n'a pas manqué de soulever polémiques et interrogations à l'état embryonnaire. F. B.