Pour le Chef du gouvernement, qui est engagé dans une course contre la montre, l'essentiel est de mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard accusé dans la réalisation des projets. La période des congés ne sera pas de tout repos pour le gouvernement d'Ahmed Ouyahia. C'est le chef, Ahmed Ouyahia lui-même, qui l'a dit hier au Conseil de la nation (Sénat), en marge de la séance de clôture de la session de printemps du Parlement avec ses deux Chambres (Assemblée populaire nationale, Sénat) : “La période des congés est difficile”, dira-t-il à un important parterre de journalistes de la presse nationale, avant d'expliquer que “le gouvernement, l'appareil de l'Etat et l'administration feront en sorte de rester mobilisés et de se remettre davantage au travail pour faire en sorte que cette période juillet et du Ramadhan soit au maximum rentabilisée”. Cette mobilisation du gouvernement se fera dans le but de “prendre en charge les affaires du pays”. Quelles sont les priorités à ce propos ? “Le gouvernement n'a pas de priorité conjoncturelle et ne singularise pas un secteur par rapport à un autre”, fait-il remarquer, avant d'expliquer que “tout est priorité”. Existe-t-il des blocages ou des obstacles dans la mise en œuvre du programme du gouvernement ou dans la réalisation des projets ? À cette question, le Chef du gouvernement reconnaîtra l'existence “d'obstacles”. Il donnera à ce propos l'exemple de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest : “Les projets n'avancent pas très vite parce que parfois, il y a des terrains qui ne sont pas libérés. De plus, la commission nationale des marchés a des centaines de cas qu'elle n'a pas encore examinés, et qu'elle doit examiner.” “Ce sont des choses que les citoyens et les gens des médias ne voient pas, mais qui constituent les soucis du gouvernement”, concède encore le Chef du gouvernement à ce sujet. Mais quoiqu'il en soit, une chose est évidente pour le Chef du gouvernement : “Il est clair que nous allons continuer dans la voie de la mise en œuvre du programme du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.” Dans ce cadre, il évoquera les membres du gouvernement composant son équipe qu'il assimile d'ailleurs à une “équipe sportive” réunis autour d'un même but. “Les ministres au sein du gouvernement s'acquittent de leurs missions et veillent à continuer les efforts de l'Etat dans la mise en œuvre du programme du Président.” Assailli par les questions des journalistes à propos de sa démarche au sein du gouvernement, Ouyahia, tout en relevant qu'il n'est à la tête de l'appareil exécutif que depuis 21 jours, a indiqué qu'il est beaucoup plus dans une phase où il doit “travailler” que “parler”. “Nous sommes dans une période où il est question de faire en sorte que l'appareil de l'Etat, à savoir le gouvernement et les administrations, se mette davantage au travail”, a-t-il poursuivi. Evoquant la sempiternelle question de la révision de la Constitution, le Chef du gouvernement n'a pas donné de clarification et de détail à ce sujet. Il s'est contenté de dire que “la révision de la Constitution aura lieu”, arguant que “je n'ai pas entendu l'initiateur du projet revenir sur sa décision” en répondant à la question de savoir si la révision de la Constitution aura réellement lieu compte tenu de son report. Interrogé à ce sujet sur la voie que devrait emprunter cette révision de la première loi du pays si c'est par voie parlementaire ou référendaire, là aussi, le Chef du gouvernement n'a pas manqué de se référer à la volonté présidentielle : “Cette échéance interviendra au moment opportun. Elle relève des prérogatives du président de la République qui agira conformément aux dispositions de la Constitution.” NADIA MELLAL