Trente ans après l'attaque du poste frontalier espagnol d'El-Khanga, au nord du Sahara occidental, et la guerre enclenchée contre les forces coloniales espagnoles, puis les forces d'occupation marocaines, les Sahraouis continuent à revendiquer leurs droits nationaux. Hier, la commémoration du 30e anniversaire du déclenchement de la lutte armée, dans le camp de réfugiés d'Aousserd, a été marquée par un important défilé militaire, auquel ont pris part quelque 10 000 combattants de l'Armée sahraouie de libération (ALPS). Plusieurs délégations étrangères ont assisté aux festivités. Du côté algérien, une délégation parlementaire conduite par le député Bouguetaya du FLN et l'Association nationale de soutien au peuple sahraoui, présidée par Mahrez Lamari, y ont participé, suscitant des interrogations quant à l'absence d'officiels, notamment le ministre des Moudjahidine. L'anniversaire intervient au lendemain de la remise du rapport du secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité. Il est question de la dernière proposition de l'américain James Baker et des réponses des différentes parties concernées par le conflit du Sahara occidental. Selon M'hamed Kheddad, un responsable du Polisario, Kofi Annan aurait suggéré la prorogation de deux mois du mandant de la mission des Nation unies (Minurso). M. Kheddad a confirmé le rejet par les autorités sahraouies du “plan Baker”. “Nous disons à la communauté internationale que nous sommes toujours là, que la porte est ouverte pour une solution pacifique et définitive qui ne bafoue par les droits du peuple sahraoui”, a déclaré le responsable. Puis d'ajouter : “Tant que nos droits ne sont pas respectés, le choix militaire est présent”. H. A.