Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi soir à Madrid devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères pour dénoncer le " “Mur de la honte” érigé par le Maroc dans les années 1980 pour séparer le Sahara Occidental, et pour revendiquer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Organisé par la Coordination espagnole des associations de soutien au peuple sahraoui (CEAS) et Conscience Sahraouie, les manifestants, venus certains de plusieurs régions d'Espagne, ont déployé une immense banderole où est écrit : “Pour un Sahara occidental sans murs et sans mines, libre et indépendant”. Portant des pancartes où l'on pouvait lire notamment : “À bas le mur de la honte”, “l'ONU sera responsable de la guerre”, les manifestants ont scandé des slogans comme “Maroc coupable, Espagne responsable”, “Tous unis pour un Sahara occidental libre” et brandi des dizaines de drapeaux de la Rasd. Ce rassemblement intervient à quelques jours de l'explosion d'une mine antipersonnel qui a blessé plusieurs jeunes Sahraouis lors d'une manifestation internationale de dénonciation du “Mur de la honte” séparant le Sahara occidental et le peuple sahraoui. Cet incident s'est produit lors de la célébration de la Colonne des 1.000, une longue chaîne humaine formée de plus de 2.000 personnes, dans leur majorité des Espagnols et des Sahraouis. Un acte de solidarité avec le peuple sahraoui coïncidant avec une manifestation organisée par l'Union nationale des femmes sahraouies (Unfs) pour demander le démantèlement du “Mur de la honte” où sont semées cinq millions de mines antipersonnel et revendiquer une solution juste au conflit du Sahara occidental. “Nous sommes là pour revendiquer un Sahara occidental sans murs et sans mines, libre et indépendant. C'est une honte que dans ce territoire, il existe encore un mur qui divise le peuple sahraoui et qui symbolise l'occupation militaire par la force du Sahara occidental par le Maroc”, a déclaré à l'APS, le président de la Ceas, José Taboada. “Nous ne permettrons jamais au Maroc de continuer à tourner en dérision la communauté internationale et c'est pour cela que les amis du peuple sahraoui, notamment les nombreux jeunes Espagnols qui ont été dernièrement aux côtés des Sahraouis dans les campements de réfugiés sont venus à cette manifestation avec un message clair : demander le démantèlement de ce mur de la honte et la destruction des millions de mines qui continuent de faire encore des victimes”, a-t-il ajouté. Pour M. Taboada, la communauté internationale veut “passer sous silence” l'existence de ce mur, estimant à ce propos que “l'Espagne et l'Europe ont une mauvaise conscience par rapport à la politique qu'elles mènent en direction du Maroc et du peuple sahraoui”. “Cette manifestation montre clairement que les gens sont fortement indignés par la permanente agression du Maroc symbolisée par l'existence de ce mur”, a-t-il poursuivi. Dans ce sens, il a appelé les autorités espagnoles “à agir en vue de mener des opérations de déminage au Sahara occidental, détruire le Mur de la honte afin de permettre aux familles sahraouies séparées de se retrouver et d'organiser un référendum d'autodétermination” au Sahara occidental. M. Taboada a également dénoncé les autorités marocaines qui “continuent de violer les droits de l'homme des populations sahraouies vivant sous l'occupation militaire”, tout en déplorant le silence de la communauté internationale face au drame sahraoui. Dans un communiqué lu à cette occasion, les manifestants ont appelé le gouvernement espagnol à “assumer sa responsabilité dans ce conflit, ne pas renier ses liens avec le peuple sahraoui et à ne pas fuir la justice et la légalité internationale”. Ils ont également dénoncé le Mur de la honte qui a été érigé pour “séparer des vies et des familles et empêcher que le peuple sahraoui puisse récupérer son territoire dont il a été spolié”.