Ouled Aïssa, 6 000 habitants est l'une des communes les plus pauvres de la wilaya. Rarement visité par les responsables, ce bourg, perché sur les hauteurs de Naciria, non loin de Si Ali Bounab, vit encore dans l'isolement même si un certain confort lui a été apporté grâce à quelques actions initiées ces dernières années par l'APC. Comme l'opération de revêtement de la route ou la construction d'une bibliothèque communale qui est toujours en cours. Mais l'absence d'un bureau de poste fait oublier le reste. Pour les citoyens, les P et T sont un symbole de la présence de l'Etat. Or, ce symbole est absent depuis 1993, bien que la structure de la poste existe. Il semble qu'aucun postier n'a voulu du bureau de poste ni de son logement. Le maire a beau expliqué que sa commune a changé et qu'elle n'est plus Ouled Aïssa des années 1990. En vain. La salle de soins n'est que rarement fréquentée par un médecin. L'argument sécuritaire, avancé là aussi pour justifier cette défaillance, est rejeté par la population. L'absence d'une brigade de gendarmerie enfonce davantage Ouled Aïssa dans son isolement. La gendarmerie a elle-même émis le souhait de s'y installer. Mais faute de terrain, le projet est retardé. Finalement, la mairie a déniché une assiette. Elle sera étudiée cette semaine. À une centaine de mètres, un mini-complexe sportif qui n'a jamais ouvert ses portes depuis sa réception définitive il y a plus d'une année. Abandonnée et livrée à elle-même, cette infrastructure est l'objet de plusieurs actes de vandalisme. Pour la sauver, on a pris la décision de confier sa gestion à la DJS. L'aire de jeux située à la sortie de la ville se trouve presque dans la même situation. Les jeunes veulent faire de leur terrain de jeu un stade réglementaire. La proposition a été faite au wali ; celui-ci a promis d'aider la commune. Cette dernière a construit en plein centre-ville un mini-marché couvert des fruits et légumes, mais, paradoxalement, les commerçants refusent de l'utiliser. Ici on ne sait pas trop quoi faire avec les 100 locaux commerciaux. Il y a plus de locaux que de commerçants. Le slogan du président de la République a été appliqué à la lettre. Plutôt bêtement quand on sait que ces locaux vont rester vides alors qu'à Bordj Menaïel on aura encore besoin. M. T.