Le patron du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, semble décidé à mobiliser ses troupes en prévision d'importantes échéances jusque-là non annoncées par les cadres dirigeants du parti et les parlementaires déployés sur le terrain. Révision de la Constitution, nous dit-on, soutien au programme du président de la République, achèvement des grands chantiers à livrer avant avril 2009 et consolidation de la base militante, le tout à travers la nouvelle approche du RND à l'égard des jeunes et ce, conformément aux résolutions du 3e congrès national ordinaire qui s'est récemment tenu à Alger ; la deuxième force politique du pays s'est fixé plusieurs objectifs “non conjoncturels”, nous précise-t-on, dans le temps et dans l'espace. Du coup, Ouyahia a décidé de consigner ses cadres pour appuyer sa démarche, car le temps presse. Une intense activité, distinguée notamment par des conférences-débats et des meetings, va marquer la saison estivale et durant laquelle les cadres dirigeants ne prendront pas plus de 15 jours de congé. À Alger, des membres du bureau national, dont Miloud Chorfi, Chihab Seddik et Abdelkrim Harchaoui, ont appelé les jeunes à adhérer au processus de développement national et à participer à la vie politique, et ce, conformément aux résolutions, recommandations et décisions du 3e congrès du RND. Miloud Chorfi a mis l'accent sur l'adhésion des jeunes à l'action politique avec “volonté et détermination” au processus de redressement national et à “avoir confiance en soi, en leur pays et en son avenir”. Le porte-parole du RND a rappelé que l'Etat, “en dépit des difficultés de la conjoncture, a mis à la disposition des jeunes des moyens considérables qu'ils devraient exploiter”, saluant les efforts de l'Etat qui “a placé le dossier des jeunes à la tête des priorités nationales pressantes (…) Les pouvoirs publics ont affecté des fonds colossaux, réalisé des centaines de projets intéressant les jeunes et adopté plusieurs mesures pour encourager les jeunes à accéder au monde du travail, de l'entreprenariat, de l'enseignement et de la formation”. Selon M. Chorfi, ce sont 10 millions de jeunes qui sont inscrits dans les écoles, les universités et les centres de formation professionnelle. De son côté, Abdelkrim Harchaoui fait une analyse pointue de la conjoncture actuelle et des grandes attentes de l'Algérie et de sa jeunesse. Il a fait observer, à ce sujet, que “la préoccupation majeure du RND est de trouver les moyens à même de sortir définitivement l'Algérie de la précarité des macro-équilibres et de la dépendance des revenus pétroliers qui sont déterminés par les marchés mondiaux, en créant une économie productive bénéficiant aux générations futures”. L'ex-ministre des Finances a également évoqué la hausse des prix des produits de base sur les marchés mondiaux, ainsi que les risques majeurs et les problèmes prévalant dans le monde et qui nous imposent d'œuvrer pour parvenir à l'autosuffisance alimentaire. “L'autosuffisance alimentaire est en fonction des efforts, du travail et d'une politique claire”, a estimé Harchaoui pour qui “les réformes engagées par l'Algérie ne sont pas un choix mais une obligation, voire une nécessité pour combler les insuffisances, sortir du sous-développement et accélérer le développement (…) L'Algérie doit se mettre au diapason du développement mondial pour éviter les risques. Le développement n'est pas seulement une question d'argent, mais dépend aussi des idées, des compétences, de la mobilisation des potentialités, de l'organisation mais aussi du contrôle qui incombe à tout un chacun”. Enfin, souligne le député Chihab Seddik : “Le parti, qui a relevé le défi de sauvegarder l'Etat, relève, à présent, le défi du développement (…) La stabilité politique du pays est l'épine dorsale du développement, remporter la bataille de la gestion, de la réhabilitation de la production et de l'investissement productif ainsi que la réduction de la dépendance vis-à-vis des éphémères hydrocarbures. Autant de défis auxquels l'Algérie sera confrontée.” FARID BELGACEM