Le Syndicat national des agences de voyages a dénoncé la procédure de sélection de 24 agences pour participer à la prise en charge des pèlerins. La direction générale de l'Office du hadj estime que le choix repose sur « les critères de professionnalisme ». Pour elle, il s'agit de préserver l'image de l'Algérie et d'éviter « les mésaventures habituelles » que subissent les hadji. La sélection de 24 agences de voyages pour prendre une part du marché du pèlerinage a suscité les plus vives critiques du Syndicat national des agences de voyages (Snav), qui voit dans cette opération « un véritable scandale ». Pour sa part, le directeur général de l'Office du pèlerinage a estimé que « le choix des 24 agences, sur les 109 soumissionnaires, repose sur des critères de professionnalisme ». Ce que le Snav, par la voix de son président, Bachir Djeridi, a contesté. Dans un communiqué, signé par ce dernier, il est précisé que « toutes les agences de tourisme et de voyage qui existent depuis plus de 20 ans, ont été écartées de la prise en charge du quota de 500 pèlerins, pour l'année 2008 alors qu'elles remplissent les conditions requises ». Pour le syndicat, « les cahiers des charges déposés par les agences n'ont pas été ouverts ou traités convenablement (...), privilégiant ainsi les conventionnés avec le service de délivrance des agréments au ministère des Affaires religieuses... ». Plus grave, le syndicat a affirmé que l'ouverture des plis n'a pas eu lieu, ou elle a eu lieu sans la présence des agences de voyages soumissionnaires, encore moins des représentants de leur syndicat, ce qui est en violation avec les lois régissant les marchés publics. Dans le communiqué, il est clairement précisé que « certaines agences retenues sont loin de remplir les conditions du cahier des charges par rapport aux professionnels écartés ». Pour sa part, le directeur général de l'Office du pèlerinage, Hadj Berbara, a démenti formellement ce qu'il a considéré comme étant « des allégations ». Pour lui, l'examen des offres soumises par les 109 agences a été fait d'une manière « équitable et professionnelle ». « Les 24 agences ont été retenues sur la base de critères établis préalablement par une commission ministérielle constituée de professionnels du secteur. Il est question non seulement de préserver l'image du pays à l'étranger, mais aussi d'une opération religieuse de pèlerinage et non pas de tourisme », a-t-il déclaré. M. Berbara a rejeté l'idée de faire participer le syndicat à l'ouverture des plis, estimant que cette opération ne concerne que la commission ministérielle. « La commission est souveraine dans ses décisions. Elle estime que les critères établis étaient réunis dans les offres des 24 agences retenues pour prendre en charge le quota de 500 hadjis. Elles ont présenté des dossiers très intéressants et reposant sur des offres très concurrentielles », a souligné le responsable. Ce dernier a longuement insisté sur le fait que le pèlerinage ne peut être assimilé un voyage de tourisme, mais plutôt à un acte purement religieux, qui nécessite les économies de toute une vie. « Nous ne voulons pas que des agences jouent avec l'image du pays à travers les mésaventures subies par les hadji. Celles qui ont été retenues ont présenté des garanties suffisantes pour permettre une bonne prise en charge des pèlerins ». Le responsable a indiqué que les 24 agences sont réparties géographiquement à raison de 4 agences pour chaque région du pays ainsi que 8 autres réservées aux détenteurs de passeports internationaux, outre le Touring club d'Algérie (TCA) et l'Office national du tourisme (ONAT). Sur la question du coût du pèlerinage, M. Berbara a relevé que l'Etat l'a fixé à 280 000 DA, « mais les agences privées sont libres de jouer sur ce prix, notamment si les hadjis préfèrent des options plus onéreuses, comme être dans des hôtels de luxe ». A signaler que le ministre des Affaires religieuses a déclaré que le coût du hadj a été fixé par le marché et non par l'Etat. « A titre d'exemple, le coût de l'hébergement à La Mecque est de 102 000 DA et de 23 000 DA à Médine », ajoutant que le hadji doit s'acquitter d'un montant de 190 000 DA, alors que l'Etat contribue avec un montant de 10 000 DA pour chaque pèlerin, sans compter le prix du billet d'avion qui dépasse les 90 000 DA.