Le président vénézuélien, Hugo Chavez, entreprend cette semaine une tournée en Europe, qui vise en particulier une alliance stratégique avec la Russie et la normalisation des relations avec l'Espagne. Le chef de l'Etat vénézuélien sera en Russie du 21 au 23 juillet, puis il se rendra au Belarus, au Portugal et en Espagne, a-t-on précisé de source diplomatique vénézuélienne. À Moscou, M. Chavez compte “renforcer l'alliance stratégique” de son pays avec la Russie dans les domaines “politique, économique, technologique et militaire”, et établir avec le nouveau président Dmitri Medvedev une “relation d'amitié et de confiance politique”, a-t-on indiqué de même source. Le Venezuela est déjà un important client militaire de la Russie qui lui a vendu ces deux dernières années pour 3,5 milliards de dollars d'équipements dont 24 avions de chasse Soukhoï, 50 hélicoptères de combat et 100 000 fusils d'assaut Kalachnikov, une coopération très mal vue par les Etats-Unis. “La nouvelle doctrine militaire anti-impérialiste du Venezuela exige une force armée bien équipée, qui garantisse la souveraineté du pays, la défense du peuple et la démocratie”, avait récemment expliqué le chef de la diplomatie vénézuélienne Nicolas Maduro. M. Chavez discutera à Moscou de l'acquisition de systèmes de missiles sol-air TOR-M1 et de sous-marins, selon une source militaro-industrielle russe citée samedi par l'agence russe Interfax. D'après cette source, Caracas envisage d'acheter jusqu'à 20 systèmes de missiles sol-air Tor-M1 et trois sous-marins à propulsion mixte diesel et électrique de classe “Varchavianka” pour un total de un milliard de dollars. M. Chavez souhaite aussi discuter de la création d'une Banque d'Etat russo-vénézuélienne destinée à renforcer l'indépendance financière des deux partenaires et à investir dans des projets de développement, selon la source diplomatique vénézuélienne. Le 25 juillet, M. Chavez est attendu en Espagne. Il s'agira de sa première visite dans ce pays depuis son altercation avec le roi Juan Carlos qui, pendant le dernier sommet ibéro-américain en novembre à Santiago du Chili, lui avait demandé de “se taire” à un moment du débat. Cet incident avait dégénéré en crise diplomatique. Caracas avait “gelé” ses relations avec Madrid et M. Chavez avait même menacé de nationaliser les entreprises espagnoles implantées dans son pays. Officiellement invité en Espagne par le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos lors d'une visite à Caracas en juin, M. Chavez avait fait part, depuis, de son souhait de “tourner la page” et de “rétablir de bonnes relations” avec Madrid. “Le roi a été mon ami et cela ne me pose pas de problèmes de continuer à être son ami”, a assuré le président vénézuélien qui, dans un premier temps, avait réclamé des excuses du souverain espagnol. De source gouvernementale espagnole, on a précisé que M. Chavez rencontrerait le roi Juan Carlos vendredi à Majorque, île de l'archipel des Baléares, où la famille royale espagnole passe l'été, avant une entrevue à Madrid avec le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. R. I./Agences