Si l'argent est le nerf de la guerre, il est aussi le nerf de la paix. L'aide au développement des pays du Sud, et notamment du Sahel, qui connaissent des situations de crise économique et sociale des plus dramatiques n'arrive toujours pas. D'Alger à Alger, les négociateurs maliens s'y retrouvent à nouveau pour enterrer la hache de guerre et mettre fin aux conflits latents qui menacent la sécurité de la sous-région aggravée par l'infiltration d'Al-Qaïda depuis 2002 et l'agitation libyenne favorisant la rébellion touarègue. Des premiers accords avec l'Azawed signés à Alger en 1992 jusqu'au traité de 2006 en passant par toutes les médiations en vue de ramener le calme dans le Sahel, l'Algérie a été au centre des efforts de paix. Mais cette volonté politique avait et a toujours besoin d'un support économique et donc financier afin de stabiliser les populations dans les régions du nord du Mali et permettre un développement à même de mettre un terme à toutes les tentatives de déstabilisation. Si l'argent est le nerf de la guerre, il est aussi le nerf de la paix. L'aide au développement des pays du Sud, et notamment du Sahel, qui connaissent des situations de crise économique et sociale des plus dramatiques n'arrive toujours pas. Les actions humanitaires effectuées de temps à autre, et bien entendu, non dénuées d'arrière-pensées politiciennes, ne constituent pas une solution face à l'ampleur des problèmes rencontrés sur le terrain. Les Etats de la rive sud, qui ne cessent de réclamer une aide au développement, ont toujours plaidé pour une coopération qui, au-delà de la revendication liée au transfert de la technologie qui reste problématique en raison de la complexité de la propriété intellectuelle, doit toucher des domaines tels que l'agriculture et la petite et moyenne entreprise. Jusqu'à présent, le Nord ne regarde le Sud que sous l'œil d'un marché potentiel pour l'écoulement de ses produits ou d'un réservoir inépuisable de matières premières. Partant de là, il serait naïf de croire que la sécurité du Sud figure parmi les premières préoccupations des pays de la rive nord, sauf lorsque la menace les touche directement. L'annulation du Paris-Dakar a été la preuve du désintérêt de l'Europe vis-à-vis du Sahel, abandonné entre les mains de l'ignorance et du terrorisme. S. T.