L'eau, cette ressource fondamentale et précieuse, est un moteur d'évolution et de développement mais aussi de conflits. Si on dit que l'argent est le nerf de la guerre, l'or bleu demeure le nerf des conflits des prochaines décennies, notamment quant on sait que 40% de la population mondiale souffrent de pénurie d'eau. L'eau répond donc à nos besoins alimentaires, usages industriels et surtout agricoles (l'irrigation absorbe aujourd'hui 70% de la consommation mondiale d'eau douce). Selon des statistiques scientifiques de 20% de la population mondiale demeurent toujours privées d'une alimentation en eau salubre alors que 50% ne bénéficient d'aucun assainissement adéquat. Etant donné que la ressource hydrique est un moteur de développement pour les nations ainsi que pour l'humanité en général, les gouvernements des pays émergents mettent à la disposition de leurs peuples des stratégies visant à renforcer des infrastructures adéquates permettant ainsi la rationalisation et l'approvisionnement de cette précieuse ressource. Dans ce même ordre d'idées, l'Algérie a beaucoup investi dans ce secteur. Depuis plus de 40 ans, notre pays (plus 34 millions d'habitants) est passé de 95 à 579 grandes villes dont 32 de plus de 100 000 habitants avec un taux d'urbanisation de 29% à 60%. Elle risque d'atteindre un taux de plus de 70% à l'horizon 2010… Une démographie galopante qui nécessite néanmoins la réalisation d'infrastructures de plusieurs types, notamment en matière d'assainissement. Et le pays s'y attelle. Ainsi, grâce à la mise en service de stations de traitement en cours d'installation, l'Algérie devrait pouvoir recycler 600 millions de m3 d'eaux usées par an d'ici 2020. Selon le ministre des ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, «ces eaux seront utilisées pour l'irrigation». Pour rappel, le nombre de stations de traitement des eaux usées, a bien progressé en 6 ans, passant de 28 en 2002, à 105 actuellement qui sont soit en exploitation, soit en cours de réalisation. A noter également que l'Algérie a commencé la construction de 13 stations de dessalement qui devraient être terminées d'ici 2010. L'objectif de ces réalisations est d'approvisionner en eau potable les agglomérations. La réalisation de plusieurs barrages, qui desserviront à la fois plusieurs wilayas, à l'image du barrage de Beni Haroun, Tacsebt et d'autres, ainsi le grand transfert des eaux du Sahara à savoir In Salah-Tamanrasset, etc. En relation avec ces ouvrages d'assainissement, CSM Bessac construit actuellement à l'aide d'un de ses tunneliers, et en partenariat avec Hydro-Technique, le plus grand collecteur d'Alger dans un environnement urbain et géologique particulièrement difficile. Un collecteur d'eau pluviale de 4,5 kilomètres, dont 250 m à ciel ouvert. L'utilisation d'un tunnelier constitue une première en Algérie. L'ouvrage, qui jouxte l'ancien collecteur devenu obsolète (collecteur de Oued M'Kacel), est implanté sous la route de Frais Vallon. Il a été lancé par la direction des ressources hydriques et de l'économie de l'eau de la wilaya d'Alger (maître d'ouvrage) suite aux graves inondations qui ont touché le quartier de Bal El Oued en Novembre 2001. L'objectif est de drainer les eaux pluviales de ce bassin versant d'une superficie de près de 1 000 hectares et caractérisé par de fortes pentes et un dénivelé important : ce collecteur va permettre de le faire directement jusqu'à la mer pour plus de 50 m3 d'eau/sec et protéger ainsi les 150 000 habitants de la zone concernée. L'ouvrage principal est constitué d'un tunnel de 4,00 m de diamètre et de 4 450 m de longueur réalisé entre le carrefour Barranès et l'hôpital de Bab El Oued, en plus de la réalisation d'un déversoir pour le débit de temps sec (eaux usées). Autrement dit, le département de M. Abdelmalek Sellal s'est beaucoup penché sur la sécurisation des agglomérations en eau potable ainsi que sur les différentes aléas naturels afin d'éviter de retomber dans les erreurs du passé. Synthèse Samira H.