Renouant avec ses anciennes méthodes de propagande, l'ex-GSPC vient de revendiquer les deux derniers attentats perpétrés en Kabylie en accompagnant son communiqué de la photographie du kamikaze qui a exécuté l'attentat de Tizi Ouzou. Il s'agit de Sahari Makhlouf, âgé de 35 ans, natif de Kouba, alias Makhlouf Abou Myriam appelé aussi Hodheïfa Ayoub. Ce terroriste faisait partie de katibat Ennour qui active à Tizi Ouzou et à l'extrême-est de Boumerdès. Le deuxième kamikaze porte le sobriquet de Abou Malek Abou El- Baraa. Par ailleurs, fidèles à leurs habitudes, les terroristes ont une fois de plus versé dans le mensonge en affirmant que les deux attentats ont fait au moins 38 morts. Pour Al-Qaïda au Maghreb, “l'attaque de Tizi Ouzou a fait au moins 25 morts parmi les services de sécurité algériens”. Des chiffres fantaisistes destinés à la consommation externe et qui visent beaucoup plus à relever le moral des groupes terroristes qui n'a jamais été aussi bas, notamment après l'élimination de nombreux “émirs”. L'ex-GSPC qui s'est rendu compte que ses attentats touchent de plus en plus des civils tente de faire croire à qui veut bien l'entendre qu'il “choisit ses cibles de manière à éviter des pertes parmi les civils”, précisant que “le commissariat de police de Tizi Ouzou était relativement éloigné des zones industrielles”. On ne sait de quel commissariat parle le groupe terroriste, mais celui visé par l'attaque est bel et bien situé au milieu d'une zone d'habitations comme le prouvent les 20 blessés enregistrés parmi la population. C'est aussi le cas des commissariats de Naciria, Thénia, Boumerdès, Si Mustapha, du siège de l'ONU, toutes ces structures “n'étaient pas relativement éloignées des zones d'habitations”. Le communiqué de l'ex-GSPC verse carrément dans la provocation en affirmant que “les attentats prouvent que les forces algériennes ne contrôlaient pas la sécurité du pays”. L'ex-GSPC, qui voit que ses attaques n'ont pas eu l'effet escompté, tente de combler par la propagande. Acculé par les forces de sécurité à Boumerdès, le groupe terroriste s'est replié sur Tizi Ouzou et Bouira pour mener ses opérations. Il a confié l'essentiel de ses missions à ses katibate (phalanges) établies dans la Kabylie, notamment katibat Ennour, qui active à Tizi Ouzou et qui est composée de près d'une centaine d'éléments armés et katibat El-Farouk, qui active dans la wilaya de Bouira qui possède un effectif de 50 terroristes. C'est le deuxième kamikaze qui fait partie de katibat Ennour qui vient de se faire exploser après Mouhoune Kamel dit Abdellah Echayani, auteur de l'attentat kamikaze commis le 2 janvier 2008 à Naciria, et c'est le cinquième kamikaze issu des quartiers populaires de l'Algérois. Pour rappel, les services de sécurité ont arrêté deux semaines avant le premier attentat de Bouira un terroriste à la plage du Rocher noir de Boumerdès. Le terroriste, natif lui aussi de Bachdjarah, avait en sa possession un pistolet PA. L'ex-GSPC, qui a du mal à recruter des terroristes dans les wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira et qui éprouve en même temps des difficultés à mettre en place des cellules dans la capitale, a trouvé l'astuce de déplacer ses nouvelles recrues algéroises dans les maquis de la Kabylie. Il y a un peu plus de deux semaines, une source sécuritaire nous avait confié qu'une vingtaine de terroristes originaires de Bachdjarah, Oued Koriche, Bourouba et Oued Ouchayah se trouvent perdus quelque part dans les maquis de Boumerdès et Tizi Ouzou. Ces éléments qui avaient des contact directs avec un terroriste connu à Kouba étaient ballottés d'une katiba à une autre. Certains d'entre eux découragés sont revenus au bercail, d'autres, comme ce terroriste capturé au bord de la plage de Boumerdès, se sont égarés et attendent d'être pris en charge. Un sentiment de révolte et de méfiance s'est emparé de nombreux terroristes, nous a confié encore notre source qui a tenu à préciser que de nombreux terroristes, qui n'ont plus confiance en leurs “émirs” et en l'ex-GSPC, sont empêchés par la force de se rendre aux forces de sécurité. M. T.