Ce barrage s'impose comme un véritable lieu de détente. Ce n'est pas uniquement en ces périodes caniculaires mais durant toute l'année. C'est la saison estivale et le temps est aux loisirs. Pour certaines familles aisées, les destinations sont diverses. La Tunisie et les wilayas littorales du pays sont autant d'offres garantissant des vacances de qualité. Pour d'autres, moins chanceuses, les plages de Tigzirt et d'Azeffoun font amplement l'affaire. Mais, comme la distance qui sépare les autres communes des rives de la Méditerranée est un handicap, car, ce n'est pas toujours un problème de moyens, doit-on le signaler, il reste les barrages et les retenues collinaires. Concernant cette dernière alternative, le barrage de Taksebt est idéal pour des villégiatures. En cette période de chaleur intense, ses berges accueillent des centaines d'estivants. Venus des villages limitrophes, les estivants ignorent souvent les dangers d'une baignade non autorisée. Essentiellement jeunes, ils viennent pour des campings, des balades et autres loisirs. Par une journée caniculaire comme il en est beaucoup en cette période, le lieu a tout l'air d'une plage. Des parasols aménagés sur les bordures; des petites embarcations flottent loin sur les eaux. Des gargotiers sont venus s'installer depuis longtemps. Les affaires marchent bien de ce côté. Cette ambiance dure jusqu'à des heures tardives de la soirée. Toutefois, à la lumière des discussions, il apparaît clairement que les motifs de la venue des estivants sur les lieux ne soient pas d'ordre exclusivement financier. C'est toute une culture. «Quand nous étions des enfants, nous allions dans les rivières» affirme un homme à la cinquantaine. Il était venu se baigner à Taksebt en compagnie de ses enfants. Un autre jeune éclairera davantage notre curiosité. «Je dépense ici plus qu'à Tigzirt. Je suis ici parce que ça me plaît. C'est plus calme», assurait-il. D'un autre coté, certains jeunes déploraient la cherté de la vie sur les plages. «Une bouteille d'eau à 50 DA, un plat à 180 DA. Non, non, je préfère le barrage», déplorait-t-il. Une chose apparaît évidente: le barrage de Taksebt s'impose comme un véritable lieu de détente. Ce n'est pas uniquement en ces périodes caniculaires mais durant toute l'année. Ce sont les pouvoirs publics qui devront plutôt s'adapter à cette nouvelle donne. En revanche, le plus grand danger provient des retenues collinaires. Elles sont une trentaine à accueillir des jeunes de bas âge. «Maintenant, les rivières sont polluées. Certaines ont même tari ces dernières années. Avant, en été, on s'y baignait et on pratiquait même la pêche à la canne» affirmait un homme interrogé à ce sujet. Manquant de sensibilisation, les parents ne s'opposent, souvent, pas à la volonté de leurs enfants d'aller se baigner dans les retenues. Enfin, il est à mentionner que ces pratiques étaient déjà dans les moeurs des populations. Toutes les générations sont passées par là et les gens en témoignent avec nostalgie. Ce qu'il faut, c'est plutôt une politique de vulgarisation du tourisme. Les populations, les jeunes comme les vieux, ne cherchent que des lieux de villégiature et de détente. Ceux-ci sont très nombreux à travers la wilaya. Ce qui fait, par contre, défaut, ce sont les moyens de transport qui relient les villages aux différents lieux. C'est également le cas des commodités qui manquent affreusement. Pour preuve, ces dernières années, les pique-niques sont revenus à la mode. Sur les bords de routes, le voyageur constate la présence de familles autour d'un repas dans la nature. D'autres réservent des bus pour des voyages organisés. C'est devenu à la mode. La société est en avance sur les pouvoirs publics qui travaillent d'arrache-pied pour les développer le tourisme. La voie est ainsi tracée par les populations.