Trois films algériens sont programmés à l'Institut du monde arabe (IMA) de Paris, dans le cadre de la prochaine caravane euro-arabe du documentaire, prévue en septembre prochain. Il s'agit de Mémoire du 8 Mai 1945, dans lequel la réalisatrice Meriam Hamidat revisite l'une des pages les plus sanglantes de l'histoire de l'Algérie contemporaine, les massacres perpétrés par la France coloniale à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d'autres villes du pays. Joue à l'ombre de Mohamed Lakhdar Tati, le deuxième film, fait allusion à la traditionnelle recommandation des mères lorsqu'elles renvoient leur progéniture à la rue pour jouer et ne pas traîner à la maison. Le film est une invitation à la découverte de la ville d'Alger, de ses rues où l'on apprend à vivre et à intérioriser ses codes et ses règles. La troisième œuvre s'intitule Premier plan Algérie : un cinéma à tout cri. Elle est coréalisée par Sihem Merad et Elodie Wattiaux. Le film se propose d'explorer l'Algérie d'aujourd'hui à travers les acteurs, les films documentaires et les fictions pour mieux interroger les nouvelles images et représentations d'une Algérie en mutation. Cette sélection fait partie d'une vingtaine de documentaires dont certains seront présentés en avant-première au cours de la manifestation. Ces œuvres proviennent de Tunisie, du Maroc, d'?gypte, du Liban, de Syrie et de Palestine. Magda Wassef, chef du département cinéma à l'IMA, estime qu'“à travers les thématiques abordées et surtout à travers l'écriture cinématographique d'un grand nombre de ces documentaires, se dessine l'image d'un monde arabe en proie à ses peurs et à ses espérances, à ses conflits générationnels et identitaires, à ses guerres”. “Venus d'horizons divers, confirmés ou bien débutants, les réalisateurs de ces documentaires portent sur leur société et sur eux-mêmes un regard lucide et sans concession. Autant de films que de regards éclectiques sur des sociétés proches et lointaines à la fois”, ajoute-t-elle.