Personne ne comprend cette subite pénurie de lait. Le lait en sachet est devenu ces derniers temps aussi bien en ville que dans les villages de la région un produit de luxe. Comme au bon vieux temps des pénuries de tous genres, il est servi sous le manteau. “On ne peut satisfaire la demande des clients. Alors, on est contraint de le distribuer équitablement, un sachet par foyer”, nous a répondu un détaillant à la cité de l'Indépendance. Dès les premières heures de la journée, les consommateurs accourent chez l'épicier du coin dans le but de “se ravitailler”. Dans certains villages, son prix est revu à la hausse. Il est cédé entre 30 et 35 dinars le sachet au lieu de 25. Les quelques éleveurs de vaches laitières de la vallée ne satisfont plus leur clientèle habituelle à laquelle vient s'ajouter une autre occasionnelle en raison de la baisse de production, notamment durant cette saison. Les commerçants ne comprennent aucunement cette restriction. “Le distributeur ne nous sert plus la quantité attendue. Que faire avec cinquante sachets par jour ?” s'interroge l'un d'eux. Ce dernier a tant rouspété, en vain. Même son de cloche entendu auprès des distributeurs. “Nous ne savons pas pourquoi l'approvisionnement a été réduit. Peut-être c'est parce que c'est la période des congés ou encore c'est la poudre qui manque”, estime l'un d'eux. En tout cas, cette pénurie pénalise surtout les familles qui ont beaucoup d'enfants en bas âge. Devant ce manque, les consommateurs recourent au lait en poudre. “Quelle que soit la marque qu'on achète, il ne peut remplacer le lait en sachet. N'oubliez pas aussi que le paquet coûte trop cher, car il n'est pas subventionné”, dit à ce propos un client. Les ménagères de leur côté évitent toute préparation de mets demandant ce produit. Les citoyens craignent que cette pénurie perdure surtout que le Ramadhan est à nos portes. “D'où vient cette pénurie ?” Telle est la question qui revient dans toutes les bouches actuellement. O. Ghilès