Cette situation dramatique, dont on ne connaît pas encore les motivations réelles, a dégénéré après que le propriétaire d'un hôtel et des agents de sécurité eurent tiré sur des manifestants. Cent deux personnes, dont quarante cinq en état de fuite, ont été mises en cause après les émeutes qui ont secoué la ville de Sidi-Aïssa dans la wilaya de M'sila la semaine passée. Sur les 57 personnes présentées devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi-Aïssa (M'sila), 44 ont été placées sous mandat de dépôt. Parmi ces dernières, deux sont accusées d'homicide volontaire et tentative de meurtre, 4 autres inculpées pour participation à un homicide volontaire avec préméditation et mutilation ayant entraîné la mort du propriétaire de l'hôtel Djebel En-Naga. Pour les 38 autres, elles sont accusées d'incendie volontaire, pillage, coups et blessures, entraves à la circulation routière. Parmi les mis en cause, il y a 8 mineurs qui ont été mis sous contrôle judiciaire et un autre en liberté provisoire. Rappelons que la ville de Sidi-Aïssa, 93 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M'sila, a connu durant la nuit du 5 au 6 août dernier des scènes d'émeutes qui ont causé la mort de 4 personnes et 63 blessés dont 52 par balles ainsi que le pillage et l'incendie de l'hôtel Djebel En-Naga. Des émeutes avaient alors pris un tour inédit et dramatique. Cette situation dramatique, dont on ne connaît pas encore les motivations réelles, a dégénéré, après que le propriétaire d'un hôtel et des agents de sécurité eurent tiré sur des manifestants. C'est l'enterrement d'un homme d'une cinquantaine d'années, grièvement blessé quinze jours plutôt après avoir été heurté par la voiture du fils du propriétaire de l'hôtel, qui aurait mis le feu aux poudres. Le 6 août, après ses obsèques, ses proches et une centaine de jeunes ont organisé une marche de protestation vers l'hôtel. La tension est vite montée et des dizaines de jeunes auraient tenté de pénétrer dans l'hôtel. “C'est à ce moment que le gérant et les éléments de la sécurité interne ont usé d'armes à feu”. Bilan : trois morts et des dizaines de blessés. Les manifestants, fous de colère, ont alors brûlé vingt voitures, deux camions, plusieurs bâtiments du complexe qui a été copieusement pillé. Pendant ce temps, des manifestants déchaînés ont réussi à mettre la main sur le propriétaire, âgé de 62 ans. Tabassé, il s'est échappé à l'extérieur où des centaines d'autres citoyens l'attendaient, l'ont traîné et lynché à coups de pierres. Il est mort peu après. Une quinzaine de personnes ont été arrêtées, dont deux avaient tiré sur la foule. Comment en est-on arrivé là ? Selon des témoignages recueillis sur place, le fils du propriétaire de l'hôtel “est passé avec sa voiture sur le corps de la victime” avec laquelle il avait eu une violente altercation. Le procureur général de la cour de M'sila avait ordonné l'ouverture d'une enquête et l'arrestation de toutes les personnes impliquées dans les évènements survenus la veille à Sidi-Aïssa qui ont fait 4 morts et une soixantaine de blessés. Chabane BOUARISSA