La guerre est désormais ouverte à la Ligue algérienne contre le cancer (LACC) sur la gestion de cette association qui a à peine quelques mois d'existence. Le président et fondateur de cette ligue, Yazid Challal, et des membres du bureau exécutif se déchirent depuis plusieurs semaines pour son contrôle. Le conflit latent entre les deux parties a éclaté au grand jour fin juillet après que quatre membres de la direction de la ligue eurent appelé à la tenue d'une assemblée générale sans l'aval du président. Cette réunion a été sanctionnée par un procès-verbal qui s'apparente à un véritable réquisitoire contre le président de la ligue. Ses détracteurs lui reprochent notamment d'être “resté injoignable pendant quatre mois” et d'avoir imprimé à la ligue un fonctionnement vicié en complète inadéquation avec ses statuts. Peu de temps après, Yazid Challal riposte dans un communiqué transmis à la rédaction en qualifiant la réunion du 31 juillet, tenue au CPMC à Alger, d'“illégale”, arguant du fait qu'elle avait été organisée en violation des statuts de la ligue qui stipulent que seul son président est habilité à convoquer une AG extraordinaire ou les 2/3 des membres. Selon lui, les arguments avancés par les contestataires ne sont pas fondés. Et pour cause, il affirme que le bureau de la ligue, en concertation avec la majorité des adhérents, avait décidé auparavant de la tenue d'une assemblée générale statuaire à la rentrée. Une première date avait été fixée après concertation avec le président de la commission scientifique (26 mai 2008), de la ligue, qui n'est autre que le Pr Kamel Bouzid, chef du service oncologie du CPMC. Malheureusement devant l'indisponibilité de ce dernier liée à des problèmes personnels, il a été décidé d'un commun accord de reporter la date à la rentrée, a précisé M. Challal dans son communiqué. Ce dernier a, du reste, appelé l'ensemble des adhérents à assister à une assemblée générale extraordinaire début d'octobre 2008 et qui “sera convoquée cette fois-ci conformément aux statuts de la ligue”, a-t-il dit. M. Challal a tiré à boulets rouges sur les initiateurs de la réunion du 31 juillet les qualifiant de putchistes qui “n'ont jamais apporté leur aide aux malades”. “C'est une très grande infamie que d'utiliser ce lieu de souffrance (CPMC) à d'obscurs complots”, a-t-il souligné dans son communiqué. Les initiateurs de la réunion du 31 juillet ont appelé de leur côté à la tenue d'une assemblée générale le 9 octobre. La question est de savoir qui du président et de ses détracteurs va réussir d'ici là à convaincre les quelque 170 adhérents à rejoindre tel camp ou tel autre. R. B.