Quatorze pays reçoivent une aide de 123 millions de dollars ; 291 millions supplémentaires sont prévus pour couvrir les besoins alimentaires. La hausse rapide des prix alimentaires pèse lourdement sur les populations pauvres des pays en développement, qui consacrent environ la moitié de leur budget aux dépenses alimentaires. La flambée des prix des denrées de base, comme le riz, le maïs et le blé, est venue s'ajouter à l'augmentation des prix du carburant, entraînant une forte demande d'aide alimentaire d'urgence de la part de nombreux pays à travers le monde. “Le double défi posé par la hausse des prix alimentaires et des prix du carburant constitue une véritable mise à l'épreuve du système mondial d'aide aux plus démunis”, a déclaré M. Robert B. Zoellick, président de la Banque mondiale, en marge du sommet du G8 qui s'est tenu récemment au Japon. “C'est un test auquel nous ne pouvons en aucun cas nous permettre d'échouer.” En mai 2008, la Banque mondiale a approuvé un nouveau système de financement rapide, d'un montant de 1,2 milliard de dollars, visant à répondre aux besoins immédiats créés par la crise alimentaire. Le programme d'intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) a pour double objectif d'assurer la stabilité alimentaire à court terme, tout en aidant les pays à mieux faire face à moyen terme. Dans le cadre de ce programme, les pays ont la possibilité de choisir parmi une gamme de mesures et d'investissements les mieux à même de satisfaire leurs besoins spécifiques. Il peut s'agir notamment de programmes visant à répondre aux questions de politique en matière de prix, de protection sociale et de nutrition ou d'approvisionnement en semences et engrais. Pour l'heure, la banque a approuvé et engagé la mise à disposition de 123 millions de dollars au profit de 14 pays. Un autre projet, représentant une somme de 7 millions de dollars, est en instance d'approbation. Une somme supplémentaire de 284 millions de dollars a été affectée à divers programmes prévus dans 13 autres pays. Pour plus de 2 milliards d'êtres humains, la flambée des prix alimentaires se traduit par un combat au quotidien. La malnutrition risque de s'aggraver, alors qu'elle est déjà une cause de mortalité pour plus de 3,5 millions d'enfants chaque année. Selon les estimations, le nombre de pauvres a augmenté de 100 millions ces deux dernières années. Selon la banque, le haut niveau de prix persiste jusqu'en 2015. Selon la FAO, 21 des 36 pays qui connaissent une crise de la sécurité alimentaire sont en Afrique subsaharienne. Cette région importe 45% du blé et 84% du riz qu'elle consomme. R. E.