Il estime que ces contractuels, qui ont accepté les termes des contrats qu'ils ont paraphés, ne peuvent en aucun cas les remettre en cause. “Le recrutement dans le secteur de l'éducation ne peut se faire que dans le respect des mécanismes prévus par les textes de loi en vigueur en Algérie”, a annoncé le secrétaire général du ministère de l'Education dès le début de la conférence de presse qu'il a animée, hier, au siège de son département. Il exhibera à cet effet les textes de l'ordonnance du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique. En lisant l'article 80 dudit statut, il insistera sur les trois seuls modes de recrutement prévus par les textes, à savoir le concours sur épreuves, le concours sur titre et le test professionnel. “Il faut noter qu'une ordonnance vient juste après la Constitution en matière de la force de la loi. Nul ne peut ignorer ces textes de loi”, tient-il à préciser. S'il dit comprendre la détresse des enseignants contractuels grévistes de la faim, il s'étonne par contre que “certaines parties veulent profiter de cette douloureuse situation pour rebondir politiquement ou pour donner du crédit à des syndicats peu représentatifs”. Il réaffirme la position du ministère de l'Education obligé de respecter la loi : “Ce problème ne peut trouver de solution que dans le respect des textes en vigueur.” Allant plus loin dans sa logique, il réfute la qualité de fonctionnaire aux enseignants contractuels et aux suppléants car, explique-t-il, “les contractuels et les suppléants sont recrutés pour remplir des missions précises, en cas de vacance d'un poste non budgétisé ou pour remplacer des enseignants titulaires, en arrêt de maladie ou en congé de maternité. Leurs contrats de travail prennent fin au mois de juin et donc ils ne peuvent en aucun cas se targuer de la qualité de fonctionnaire”. Il estime que les contractuels et les suppléants, qui ont signé des contrats, dont ils ont accepté toutes les clauses, ne peuvent aujourd'hui les remettre en cause. “Nous considérons ces grévistes de la faim comme des citoyens algériens, car ils ont perdu le statut d'enseignant dès lors que leurs contrats sont arrivés à expiration”, dit-il. Il rappelle que 29 000 candidats ont participé, le 29 juillet dernier, au concours national organisé pour le recrutement de 26 000 enseignants : “Le secteur de l'éducation compte à lui seul un tiers des fonctionnaires du pays. Le département de l'Education emploie 552 288 fonctionnaires alors que la Fonction publique comptabilise 1,5 million de fonctionnaires. Les délibérations pour les résultats définitifs de ce concours auront lieu dans une semaine et quand on annonce le recrutement de 26 000 nouveaux enseignants nous le ferons car le département de l'Education a bénéficié d'autant de postes budgétaires pour l'exercice 2008”. Il réfute les déclarations de certaines parties relatives à des “pseudos cas de contractuels exerçant depuis 14 ans. Qu'on me cite alors un seul cas concret. Il est impossible que cela puisse exister car en 2003, sur décision politique, tous les contractuels avaient été recrutés. Je tiens à rappeler que pour cette fois-ci, il n'y aura pas de décision politique promulguée sous la pression et le ministère de l'Education appliquera à la lettre les textes de loi régissant la Fonction publique”. Il aborde ensuite le deuxième sujet de cette conférence de presse : “La pseudo médiation entre le département de l'Education et les grévistes de la faim”. Il affirmera qu'aucun contact n'a eu lieu entre son département et “l'unique interlocuteur officiel, à savoir, la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, concernant le problème des grévistes de la faim”. Il estime aussi que son département n'a jamais eu besoin d'intermédiaire pour régler les problèmes propres au secteur. Pour donner de l'espoir aux grévistes, il rappelle que d'ici quelques années, le ministère de l'Education réceptionnera 313 lycées, 576 collèges, 10 499 salles de cours et 1 063 cantines scolaires. En révélant ces chiffres, il lance indirectement le message suivant aux grévistes : “Ces nouveaux établissements auront besoin d'enseignants.” Il évalue enfin le nombre de contractuels à 26 000, et non 45 000, comme annoncé par certaines sources. “Certes, il y a 45 000 dossiers dans les établissements, mais il faut savoir que certains contractuels déposent des dossiers dans différents établissements”, explique-t-il. Il se montre enfin confiant car le respect des textes de loi permettra, selon lui, une juste solution à ce problème. Saïd Ibrahim