Le client constitue le dindon de la farce, l'oiseau à déplumer, dans la mesure où il est le seul à subir le contrecoup de toutes ces anomalies relevées dans la présentation à la vente de plusieurs produits. “Pourquoi toute cette terre autour ? Ne pourriez-vous pas coupez ces tiges et ces queues avant la pesée ? Ne trouvez-vous pas que cette salade est trop mouillée ? Ne me raclez pas le fond du cageot, s'il vous plaît ! Pourquoi deux ou trois qualités différentes dans un même cageot et pour le même prix ?” Telles sont, pêle-mêle, les réactions de la majorités des citoyens faisant leurs emplettes dans n'importe quel marché de fruits et légumes dans notre pays. Dont ceux de la ville de Tissemsilt, bien évidemment. Des clients impuissants devant ce fardage et cette tromperie sur le poids des produits vendus, devenus par la force des choses “légaux” car acceptés bon gré, mal gré. De même qu'ils sont tolérés par les responsables concernés. En effet, à bien observer ce phénomène, l'on constate que le client est aujourd'hui bien obligé de payer presque le double du prix affiché pour un produit donné, à l'exemple de la salade, des oignons verts, de la pomme de terre ainsi que de certains fruits. Des clients, ceux surtout constituant la couche sociale la plus défavorisée, lésés, dans leurs droits et “agressés” dans leur porte-monnaie. Mais pourrait-il en être autrement quand on sait que tous les étals des fruits et légumes présentent pratiquement le même visage et que leurs propriétaires utilisent le même langage : “Nous n'y pouvons rien. Nous les achetons ainsi !” Ce refrain est malheureusement fredonné à longueur d'année par les marchands, les plus courtois du moins. Pour d'autres par contre, c'est l'accueil glacial : “Si ma marchandise ne te plaît pas vas ailleurs !” Dans cette situation, aggravée par tous les chamboulements qui connaît le commerce (commerce informel, libéralisation sauvage...), le client constitue le dindon de la farce, l'oiseau à déplumer, dans la mesure où il est le seul à subir le contrecoup de toutes ces anomalies relevées dans la présentation à la vente de plusieurs produits, notamment ceux cités plus haut, une pomme de terre entièrement recouverte de... terre, des queues de cardes longues de plus de 50 cm, une salade trop mouillée... Est-ce normal tout cela ? Un contrecoup qui constitue également l'un des facteurs négatifs responsables de la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen qui voit ainsi le budget familial profondément grevé. El là, les pouvoirs publics pourraient avoir leur mot à dire à travers une réglementation bien précise et exécutée sur le terrain, à laquelle producteurs et revendeurs devraient se soumettre. Cela n'est pas une sinécure, tout le monde en convient, mais il serait toutefois possible d'y réfléchir, à commencer par une campagne de sensibilisation à grande échelle. En espérant un retour aux bonnes pratiques d'antan où le client en avait réellement pour son argent, avec la possibilité d'acheter selon ses capacités financières à travers les choix pour un même produit qui lui étaient offerts. ABED MEGHIT