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Des victimes de l'attaque de Bouira enterrées dans la douleur à Tizi Ouzou
Elles travaillaient à SNC Lavalin
Publié dans Liberté le 23 - 08 - 2008

Au cimetière de M'douha, de Tizi Ouzou, où trois des victimes sont enterrées, tout comme dans un des cimetières d'Aïn El-Hammam où a été inhumée la quatrième victime, la douleur était plus ressentie que la chaleur suffocante de cette journée.
Ils étaient quatre employés, et ne se connaissaient peut-être pas depuis leur enfance mais, peu à peu, le destin les rapprochera. Ils avaient en commun une origine, un employeur et un destin tragique et douloureux : celui de mourir tous les quatre au même moment dans un attentat perpétré par les semeurs de mort et de terreur du GSPC, mercredi dernier, à Bouira.
Tous les quatre étaient des jeunes. 38 ans pour le plus âgé. Tous les quatre étaient de Tizi Ouzou et tous les quatre avaient été choisis par la société canadienne SNC Lavalin lorsqu'ils étaient sur chantier à Tizi Ouzou. Ils avaient été recrutés pour leur sérieux. Encore un qualificatif commun pour tous les quatre. Mais ce qui les avait réunis ne s'arrêtera pas là. Le mot cimetière devait aussi les réunir. Tragiquement, il devait aussi les accueillir à la même heure ce jeudi 21 août, laissant derrière eux des larmes qui coulaient à flots, des cœurs qui se déchiraient en miettes et de la consternation qui a remplacé l'air qu'on respire. Au cimetière de M'douha, de Tizi Ouzou, où trois des victimes sont enterrées, tout comme dans un des cimetières d'Aïn El-Hammam où a été inhumée la quatrième victime, la douleur était plus ressentie que la chaleur suffocante de cette journée. Terrible et profonde, mais silencieuse, était la douleur des parents. Sur les autres visages, la tristesse et les larmes ne pouvaient être cachées. Quand on peut parler on ne parle que du terrorisme. Normal. On vient d'enterrer des victimes du terrorisme, cette bête immonde qui ne cesse d'endeuiller les familles algériennes. à voix basse, plutôt en chuchotant, quelques personnes reviennent sur l'attentat et les victimes.
La gorge nouée empêche souvent d'aller au bout de la narration. Tragique destin. Deux des victimes sont des frères. Ces deux-là ont aussi en commun leur nom de famille : Lakrouf. Deux autres jeunes frères portant un même nom de famille ont failli y laisser leur vie tous les deux. Ils sont de la famille Maghraoui. Mais l'un d'entre eux, Amin, a échappé parce qu'il ne devait tout simplement pas travailler ce jour-là. Kamel, son frère de 38 ans, et père d'un enfant, n'a pas été aussi gâté par la vie. Son père, Amar Maghraoui, un retraité de l'hôpital et ancien sportif bien connu à Tizi Ouzou pour sa sympathie, est accablé. à bout de forces. Touché dans sa chair, le père n'oubliera jamais cette journée du mercredi lorsqu'il apprit la nouvelle de l'attentat qui a ciblé des travailleurs de SNC Lavalin, à Bouira, tout en sachant que son fils y travaille et aussi toute cette inquiétude qui le prit durant des heures avant qu'on lui annonce la terrible et assassine nouvelle. Elles sont certes différentes les raisons qui ont fait que ces jeunes fauchés par la bombe, de ceux dont les regards transforment chaque arbre en cercueil pour reprendre Tahar Djaout, soient là cette matinée du mercredi, mais le destin qui les a appelés était inévitablement le même. Ainsi nous raconte-t-on, une des victimes était un jeune qui a fait le déplacement à Bouira dans l'espoir d'être repris par SNC Lavalin après avoir quitté son poste, il y a trois mois. Lui, son destin a voulu qu'il soit dans ce bus, qui faisait des manœuvres pour démarrer, lorsque le kamikaze arrive et se fait exploser.
Ils sont donc tous partis, et ont été enterrés, partis à jamais, mais la douleur des leurs était encore plus grande puisque aucun représentant de l'état, local ou national, et même pas un élu, national ou local, n'a daigné leur présenter ses condoléances ou assister à l'enterrement des victimes, ce jeudi, à Tizi Ouzou. Ce n'est cependant pas ce qui préoccupe prioritairement les familles des victimes. Nos enfants sont partis mais où va s'arrêter cette spirale ? s'interrogent-elles.
Samir leslous


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