Les protestataires exigent la sanction des auteurs des dépassements et leur traduction en justice. Pour la deuxième journée consécutive, les avocats du barreau de Tizi Ouzou ont déserté les salles d'audiences. Le débrayage qui se poursuit aujourd'hui a provoqué un chamboulement dans la programmation des affaires inscrites au rôle, notamment en correctionnelle et en civil. La situation risque de se corser samedi prochain à l'ouverture de la quatrième session criminelle. Les juges ne pourront même pas “réquisitionner” des avocats pour la simple raison que la grève s'étend jusqu'à l'assistance judiciaire. De ce fait, cette session sera certainement renvoyée, ce qui pénalisera, en premier lieu, les détenus dont les noms sont cités dans les affaires enrôlées. Incarcérés à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou depuis plus de huit mois —pour la majorité —, la prolongation de leur séjour en prison sera un autre casse-tête juridique pour le parquet. Pour rappel, le Conseil de l'ordre des avocats avait décidé, à l'issue de sa réunion du 17 octobre, de boycotter toutes les sessions criminelles à venir et des assistances judiciaires “jusqu'à la sanction effective des auteurs des dépassements et leur traduction en justice”. Une revendication que les autorités judiciaires du tribunal de Tizi Ouzou n'ont pas encore prise en charge jusqu'à hier. A. T.