Hier, les citoyens du lotissement 5 Juillet à Tizi-Gheniff, à cinquante kilomètres au sud de Tizi Ouzou, sont montés au créneau pour revendiquer, notamment, l'eau qui n'a pas coulé dans les robinets depuis plus d'un mois. Pour faire valoir leur revendication, ils ont fermé l'APC. “Les services de l'ADE n'ont jamais respecté leurs engagements. À chaque fois, ils nous disent que le programme sera suivi, en vain. Quarante jours sans aucune goutte d'eau. Ils veulent notre mort ou quoi”, s'élève une voix de la foule compacte regroupée des la cour de l'APC. À l'arrivée du premier responsable de l'ADE au niveau de l'agence de Draâ El-Mizan, les contestataires se sont levés pour dire que c'est toujours la même promesse, puis plus rien. “Avec la nouvelle conduite, nous avons vraiment cru à un changement, mais c'est tout à fait le contraire. Au moins avec l'ancienne conduite, on recevait quelques litres”, ajoute un autre intervenant. Devant le brouhaha des protestataires, une délégation a été reçue par le P/APC en présence du responsable concerné. Selon une source proche présente aux négociations, les responsables de l'ADE avaient promis de remplir les réservoirs d'eau avant seize heures en vue d'alimenter le quartier, peut-être en fin de journée. De leur côté, les citoyens ne décolèrent pas et jurent de ne pas lâcher prise. Les négociations sont toujours en cours. Il faudra, si besoin est, dire que la commune de Tizi-Gheniff vit ce problème depuis des années. La partie urbaine est alimentée à partir des forages du Pont noir où on nous a signalé qu'en plus du manque d'eau, le sabotage d'une conduite aggravait la situation. Les zones rurales sont, en revanche, alimentées à partir de la chaîne dite Couloir de Sidi Ali-Bounab. De son côté, la crise est beaucoup plus aiguë quand on sait que le versant d'Ath-Itchir avec ses sept mille habitants, vit ce problème à longueur d'année. Les citoyens de cette vaste contrée redoutent une fin d'été des plus catastrophiques car les quelques sources, leur permettant de s'approvisionner en eau potable, sont à sec. “Même pour acheter cette denrée, on y arrivera pas. Les tracteurs citernes ne trouvent plus de puits pour s'approvisionner. Les nappes phréatiques sont à leur plus bas niveau”, soutient un autre interlocuteur. Au moment où nous rédigions ce papier, l'APC était toujours fermée. Les citoyens venus pour se faire délivrer des documents administratifs divers sont eux aussi en colère. O. Ghiles