Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, a été hué, hier, lors de son discours devant le Parlement par l'opposition présente lors de cette session inaugurale, malgré l'annonce en fin de matinée de son boycott. “Des engagements importants (pour un accord de gouvernement d'union nationale) ont été conclus, avec le grand espoir que tout le monde va signer”, a déclaré le président Mugabe, sous les huées des députés du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Des membres du MDC, dont le président du Parlement, Lovemore Moyo, élu la veille, et le secrétaire général, Tendai Biti, étaient présents, selon des images retransmises à la Télévision d'Etat. Des députés ont notamment chanté : “Zanu est pourri”, en référence au parti au pouvoir, l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (Zanu-PF). L'opposition zimbabwéenne avait cependant annoncé dans la matinée qu'elle ne participerait pas à cette session du Parlement issu des élections du 29 mars, en soulignant que les négociations entre pouvoir et opposition pour un gouvernement d'union n'étaient pas terminées. “Nous n'y assisterons pas. Le message est clair : le dialogue est toujours en cours et on s'attend à ce qu'aucun membre de l'exécutif ne s'adresse (au Parlement) avant que le dialogue ne soit terminé”, a déclaré le porte-parole du MDC Nelson Chamisa. La convocation du corps législatif ferme “la porte aux négociations” pour un gouvernement d'union nationale, avait indiqué le MDC la semaine dernière. Ces pourparlers, destinés à sortir le pays de la crise née de la défaite historique du pouvoir aux élections générales fin mars, ont été suspendus sine die le 12 août, chaque camp voulant contrôler l'exécutif. Aucune explication n'a été apportée par le MDC à la présence des élus au Parlement, quelques heures après l'annonce de leur boycott à cette session inaugurale. D. S. /AGENCES