Quinze mois après l'élection, des doutes se font jour, y compris à droite. Une dizaine de personnalités françaises issues de l'immigration viennent de rappeler le président à ses engagements. “Au secours, Nicolas !” crient-ils dans une lettre qu'ils viennent de publier à la veille de l'ouverture de l'université d'été de l'UMP. C'est un appel en forme de SOS que des figures de l'immigration en France viennent de lancer à l'adresse du président Sarkozy. Elu, son arrivée à l'élysée s'est traduite par une promotion inouïe de Français d'origine immigrée : Rachida Dati au poste régalien de ministre de la Justice, Rama Yade, au secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme, et Fadéla Amara, une militante de gauche qui arbore fièrement ses origines algériennes, au secrétariat d'Etat à la ville. Une audace qui a laissé les socialistes stupéfaits, déboussolés même. Le président de droite venait de leur marquer un point sur un terrain qui était réputé être leur jardin. Cette audace n'avait pourtant pas émoussé la vigilance de tous : et si c'était simplement une politique d'affichage ? se demandait-on. Quinze mois après l'élection, des doutes se font jour, y compris à droite. Une dizaine de personnalités françaises issues de l'immigration viennent de rappeler le président à ses engagements. “Au secours, Nicolas !” crient-ils dans une lettre qu'ils viennent de publier à la veille de l'ouverture de l'université d'été de l'UMP. “On constate depuis votre élection que les membres issus de la diversité qui ont participé de façon effective à votre campagne électorale sont les oubliés de la République”, se plaignent les signataires. “Il y a un problème Monsieur le Président. Au moment où se tient l'université de l'UMP les 6 et 7 septembre 2008, on constate que les membres issus de la diversité ne sont pas représentés au sein du bureau des jeunes populaires récemment élu”, observent-ils. “Nous, membres de la diversité, souhaitons que le mouvement UMP auquel nous appartenons nous accorde toute notre place en fonction de nos compétences, ce qui ne semble pas être le cas et cela, nous ne pouvons l'accepter car, parmi nous, des membres de l'UMP issus de la diversité ont été têtes de liste aux législatives, aux municipales et aux cantonales et sont devenus, pour certains, conseillers municipaux. L'UMP ne peut laisser le monopole de la représentation sociale au Parti socialiste”, écrivent-ils. “Nicolas, nous avons besoin que vous interveniez pour une plus grande représentation de la diversité au sein de l'UMP et dans les instances politico-administratives de la République”, crient-ils encore. Parmi les signataires figurent Abderrahmane Dahmane et Rachid Kaci, conseillers techniques à l'Elysée. A. OUALI