La visite du ministre de la Santé a été mise à profit pour proposer le délestage de certaines fonctions comme l'entretien des CHU, afin que ces derniers se consacrent à leur métier de base : les soins. Venu à bord d'un vol spécial, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière était jeudi à Sétif pour s'enquérir de l'état de santé des personnes atteintes de glomérulonéphrite aiguë (GNA), une affection des reins, lesquelles sont hospitalisées depuis le début du mois d'août au niveau du service de néphrologie du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif. Accompagné d'une importante délégation ministérielle, Saïd Barkat a félicité l'équipe médicale locale qui a pris en charge les 31 malades qui souffraient d'apparition d'œdèmes avec protéinurie, d'hématurie, hypertension artérielle et pour certains d'entre eux d'insuffisance rénale. Le représentant du gouvernement, qui s'est montré rassurant, a affirmé qu'il faut attendre les résultats des analyses pour savoir les vraies causes de cette épidémie d'origine virale. Optimiste, il précisera que la situation est maîtrisée et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Les malades souffrant d'insuffisance rénale ont récupéré et ont rejoint leurs familles respectives depuis quelques jours. Au moment où Saïd Barkat effectuait sa visite, il ne restait au service que trois malades, deux femmes et un jeune homme. Pour rappel, les personnes hospitalisées au niveau dudit service sont issues du quartier Bel-Air. Selon des sources médicales, l'épidémie aurait pour cause le manque d'hygiène. Ladite cité serait infestée de rats et d'autres rongeurs. Par ailleurs, le Dr Barkat a effectué une visite au niveau du service de médecine interne récemment rénové. L'hôte de Sétif n'a pas été tendre avec les responsables du CHU ; il a critiqué l'utilisation de certains matériaux de qualité inadéquate avec le milieu hospitalier, à savoir l'utilisation du bois pour le mobilier et les portes ainsi que les surfaces rugueuses. L'absence de brancards devant les services a attiré l'attention du premier responsable de la santé qui a déploré cet état de fait. En effet, durant sa tournée, le ministre n'a repéré qu'un seul brancard dans un état lamentable. Le ministre s'est arrêté longuement au service des urgences médicales où il a expliqué aux médecins et paramédicaux présents les grandes lignes de sa stratégie pour la réforme des urgences et des Samu. Il a insisté sur l'amélioration des conditions de travail des médecins de garde, notamment en matière d'hébergement et de restauration ainsi que la bonne prise en charge des malades. “Il est inadmissible, voire inacceptable de laisser les malades évacués par les secouristes traîner dans les salles d'attente ; il faut qu'ils soient pris en charge dans la minute qui suit”, a rappelé le ministre. Dans un autre contexte, Saïd Barkat a appelé les responsables du CHU à œuvrer pour entamer les interventions chirurgicales de pointe, à savoir la greffe de reins, l'implant cochléaire et la greffe de foie et finir avec les interventions classiques qui sont maîtrisées même au niveau des structures sanitaires de l'intérieur du pays. Selon le ministre, le CHU de Sétif, qui dessert un bassin de plus de 5 millions d'habitants, doit être un pôle médical car “le personnel qualifié, les équipements et l'argent existent”, selon lui. Barkat a appelé aussi à l'humanisation des structures de la santé en proposant aux gestionnaires de l'établissement le délestage de la fonction entretien en recourant à la signature de conventions avec des sociétés de nettoiement spécialisées. F. SENOUSSAOUI