Les insuffisances et les graves défaillances constatées dans la prise en charge des pèlerins algériens, durant le pèlerinage 2006/2007, et qui avaient été dénoncées par la presse, sont probablement à l'origine de la dernière instruction prise par le ministère de la Santé et relative “à la visite médicale d'aptitude au pèlerinage”. Et pour cause, la mission médicale d'Oran lors de ce dernier pèlerinage a eu à constater des cas des plus lourds et des plus effarants, avons-nous appris auprès de la direction de la santé de la wilaya d'Oran. En effet, sur les Lieux saints et parmi les pèlerins algériens, 10 cas de pèlerins dialysés présentant une insuffisance rénale grave ont été relevés, des cas encore de pèlerins présentant des troubles mentaux, des cardiaques… Autant de pathologies graves qui avaient été sciemment cachées puisque les médecins, sur le carnet de santé, avaient mentionné “RAS”. Ce type de pathologie en fait aurait dû “exclure” ces candidats au pèlerinage des Lieux saints. D'ailleurs, la nouvelle instruction ministérielle n°12 est des plus claires. Désormais, la visite médicale d'aptitude au pèlerinage doit à tout prix être conduite pour détecter “les antécédents personnels et pathologiques de l'intéressé, son état mental, son autonomie sur le plan locomoteur et neurologique…” Et de préciser plus loin : “Les pathologies suivantes constituent un cas d'inaptitude au pèlerinage : insuffisance rénale terminale, affections cancéreuses évolutives, déficience mentale, insuffisance cardiaque, respiratoire, les maladies chroniques, diabète, asthme…”. À titre d'exemple, pour les dialysés il n'est pas possible sur chaque site de trouver un centre de dialyse et les places sont limitées. Par ailleurs, nos interlocuteurs nous précisent encore que les médecins chargés d'effectuer ces visites, ceux exerçant au niveau des Semep et des structures de santé publique seulement seront tenus responsables s'ils ne signalent pas comme il se doit ces cas d'inaptitude au pèlerinage. Le cas échéant, l'avis d'un spécialiste doit être pris pour “le quitus final”.“Le médecin qui met “RAS”, alors qu'il y a des risques, sera sanctionné. Ils ont été informés !” ajoute-t-on à la DDS. Il est certain que ces nouvelles instructions, si elles venaient à être appliquées dans toute leur rigueur et sans passe-droit, vont faire bien des mécontents et provoquer bien des remous. F. Boumediene