Un délai d'un mois et demi leur est imparti pour quitter les locaux et les ateliers qu'ils occupent dans l'enceinte du port d'Alger. Sur instruction du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, la direction générale du port d'Alger a adressé, il y a quelques jours, des mises en demeure à plusieurs opérateurs installés dans la partie est de l'infrastructure portuaire. Elle leur donne un délai jusqu'au 15 octobre prochain pour vider les locaux qu'ils occupent, pour certains depuis des décennies. Si la direction du port de la capitale a refusé de nous communiquer de plus amples détails sur ce dossier, on apprend de sources sûres que cette opération entre dans le cadre de la démolition d'une partie des bâtiments et ateliers du port aux fins d'agrandissement du terminal à conteneurs. C'est donc toute la partie jouxtant l'emplacement du terminal qui sera rasée pour permettre d'accroître la capacité de la zone de dépôt des conteneurs. Des opérateurs nationaux, et pas des moindres, ont reçu une notification leur enjoignant de quitter les lieux dans un délai d'un mois et demi. ETRHB, Naftal, l'Office national de signalisation maritime, l'ONCV, ainsi que des entreprises privées, à l'image de la société de réparations navales Eger Marine, mais aussi des indus occupants de logements dans cette partie du port, ont été sommés de vider les lieux pour permettre le début des travaux d'extension du terminal. La situation a créé un vent de panique parmi les opérateurs qui ne savent pas quoi faire face au délai qui leur a été imparti, jugé très rapproché, surtout que l'ultimatum coïncide avec la période du mois de Ramadhan. Certains de ces opérateurs que nous avons rencontrés hier déplorent aussi qu'on ne leur a proposé aucune solution de rechange. D'autres se demandent comment feront certaines entreprises, à l'instar d'ETRHB et Naftal, qui disposent de dizaines de bacs de stockage de fuel et de bitume. La situation semble encore plus compliquée pour Naftal qui possède plusieurs cuves destinées à l'approvisionnement par barges des navires, mais aussi pour les entreprises dont l'activité reste directement liée à la vie du port, comme les réparations navales. Les mises en demeure semblent donc avoir été envoyées sans discernement pour tous les occupants de la partie jouxtant le terminal à conteneurs. La question demeure également posée pour la centrale thermique de Sonelgaz dont le projet d'extension a déjà commencé. Mais, ce qui semble avoir désarçonné les concernés c'est la célérité avec laquelle l'opération a été enclenchée et le délai qui leur a été accordé pour quitter les lieux. Toutefois, vu l'instruction qui lui a été adressé par le Chef du gouvernement par le biais de la holding Sogeports, la direction du port n'a fait que répercuter la menace. Le terminal à conteneurs ainsi agrandi sera fin prêt pour changer de main puisque sa gestion sera confiée à un groupement algéro-émirati qui serait conduit par les Emiratis de Dubaï Port World (DPW). Ce dernier convoite depuis plusieurs années l'enceinte portuaire, notamment dans sa partie dédiée aux conteneurs, et les négociations avec le gouvernement algérien semblent sur le point d'aboutir puisque même le partenaire social, auparavant hostile au projet, aurait été convaincu de l'utilité de l'opération et donné son accord. Par ailleurs, les familles résidentes à l'intérieur de l'enceinte portuaire ont reçu, il y a quelques jours, des visites de représentants de la wilaya d'Alger qui leur ont promis leur relogement dans des appartements à Alger. Hamid SaIdani