La Chine qui est devenue le troisième fournisseur de l'Algérie approvisionne à un rythme de 200 millions de dollars par mois le marché national. Les produits chinois sont en train d'inonder le marché algérien. Cela va des ustensiles de cuisine, des produits électriques, des jouets, au textile. En particulier, à l'approche du mois sacré, comme à l'accoutumée, les ménages acquièrent de nouveaux ustensiles de cuisine. Les commerces spécialisés dans la vente de ces biens offraient cette année essentiellement des produits chinois. Le même phénomène est observé s'agissant du textile dans les espaces informels notamment aux abords des marchés de détail. L'avantage de ce commerce made in China est qu'il met à la portée des bourses modestes un ensemble de produits manufacturés, en contexte d'érosion du pouvoir d'achat liée à la fois à la crise alimentaire mais aussi aux pratiques spéculatives caractéristiques d'un marché échappant pour une bonne partie au contrôle de l'Etat. Il faut savoir que la Chine est le troisième fournisseur de l'Algérie. Elle a exporté en 2007 pour 2,389 milliards de dollars vers notre pays, indiquent les statistiques douanières. Il s'agit essentiellement de produits manufacturés. C'est notre douzième client avec un volume de 1,1 milliard de dollars. L'Algérie vend à ce pays essentiellement des hydrocarbures. Ce pay est devenu le sixième partenaire commercial de l'Algérie, en dépit de l'éloignement de ce marché. En juillet 2008, la Chine a exporté pour 264 millions de dollars, soit une progression de 22,79% par rapport à l'exercice précédent. Il ne fait pas partie des douze premiers clients de l'Algérie au cours de cette période. Le déficit au détriment de l'Algérie est de plus de 200 millions de dollars en un mois. Les importations de Chine posent cependant pour l'Algérie un véritable problème de conformité des produits introduits sur le marché national. La majorité des produits contrefaits commercialisés dans le pays sont d'origine chinoise. Ce flux constitue une menace pour la santé de la population, d'autant que les pouvoirs publics ne disposent pas de moyens suffisants pour contrôler aux frontières et sur le marché intérieur la qualité des produits. Les laboratoires d'essais n'ont pas encore vu le jour. Il était question de constituer un réseau de centres de contrôle de différents secteurs pour élargir le contrôle aux produits industriels. Ce projet a été enterré. Faute donc d'un contrôle strict de ce mouvement de marchandises, les produits chinois contrefaits ou de mauvaise qualité prolifèrent sur le marché. Ils proviennent soit directement de Chine soit via Dubaï. Au moment où l'Europe et les Etats-Unis sont en alerte sur la nature des matières entrant dans la fabrication en particulier de jouets en provenance de Chine, allant jusqu'à refouler des millions de produits, nos frontières restent perméables à tout produit, qu'il soit de bon ou de mauvaise qualité, composé de matières nocives ou non provenant de Chine. Face à cette situation, les pouvoirs publics restent jusqu'à présent les bras croisés. Jusqu'à quand ? N. Ryad