La polémique enfle à Paris sur la mort des dix soldats français en Afghanistan enterrés dans le grand cérémonial. De nouveaux détails ont été rendus publics sur l'embuscade survenue en Afghanistan le 18 août dans laquelle ils ont péri, après la publication d'articles de presse qui ont suscité un appel à l'unité nationale du ministre de la Défense, Hervé Morin. Un des dix soldats a été tué à l'arme blanche lors de combats au corps à corps, a admis la porte-parole de l'état-major des armées françaises, qui a annoncé que sa famille a été informée. Or, selon le Parisien et le Monde, il y aurait quatre soldats morts égorgés. Hervé Morin n'a ni démenti ni confirmé ces informations, expliquant qu'il fournirait les détails aux familles qui le demanderaient. Une chose est sûre, le contingent français a essuyé une attaque au corps à corps, contrairement à ce qui avait été annoncé. La mère d'un soldat impliqué dans l'attaque raconte dans le Parisien, qui ne dévoile pas son identité, que son fils lui a téléphoné pour raconter l'attaque juste après les faits, avant que le commandement n'ait “briefé” les protagonistes de l'affaire. “Les talibans ont égorgé certains de ses copains. D'autres ont été lapidés, ils ne méritaient pas de mourir comme des chiens”, dit-elle. L'information concernant l'existence d'un contact physique entre les Français et leurs assaillants a alimenté les débats sur les supposés retards des renforts et l'absence ou le caractère inopérant de l'appui aérien. Le gouvernement français dément tout problème d'organisation ou faute de commandement et fait remarquer que malgré leurs équipements très complets, les forces américaines ont enregistré des victimes par centaines en Afghanistan ! Le ministre de la Défense française a par ailleurs condamné la publication par l'hebdomadaire Paris Match de photos de talibans exhibant l'équipement de soldats français tués. “J'en appelle à l'unité du pays dans la lutte contre le terrorisme (…) J'en appelle aussi à l'unité du pays pour nos soldats et notre armée.” Une affaire qui tombe mal pour le président français qui avait pris la décision d'envoyer des force supplémentaires en Afghanistan pour combattre sur le terrain les talibans et prêter ainsi main-forte à son ami Bush enlisé dans un bourbier. R. I./Agences