Une enveloppe de 4,8 milliards de centimes, dont 250 millions ont été débloqués par le département de Ould-Abbès, 500 millions par la wilaya et le reste par les APC, a été mobilisée pour garantir 25 000 colis alimentaires et approvisionner les douze restaurants populaires ouverts à travers les importantes communes dont deux à Tiaret. De nombreuses personnes, pour la plupart des mères de famille, font le pied de grue, dès le début de l'après-midi, devant les sièges d'associations, à l'instar du croissant-Rouge algérien, devant les mosquées, devant les locaux de bienfaiteurs ou devant les sièges des APC. “J'ai consacré la journée d'aujourd'hui (mardi ndlr) à la réception des citoyens”, nous affirmera M. Bekki Omar, P/APC de Tiaret qui précise avoir reçu pas moins de 640 personnes, depuis 5h du matin, toutes venues pour réclamer un colis alimentaire. Au demeurant, la commune de Tiaret, la plus importante de la wilaya, a servi 8 000 couffins de denrées alimentaires diverses (farine, huile de table, concentré de tomates, café,…), d'une valeur unitaire de 2 200 DA pour une enveloppe totale de 16 millions de dinars. Pour les communes considérées plus pauvres, nous avons ciblé, comme exemple, la commune de Aïn D'heb où le P/APC affirme avoir distribué 1 025 couffins pour une valeur globale de 200 millions de centimes. Au passage, il y a lieu de mettre en relief le geste, combien honorable, de la Sonatrach qui a contribué à cette opération avec un apport de 500 autres couffins alimentaires améliorés avec une valeur unitaire allant de 5 000 à 6 000 DA, et ce, au profit des cinq communes les plus pauvres de la wilaya, voire à raison de 100 colis par commune. Dès lors, comparativement aux années précédente, l'opération semble s'illustrer par plus de perspicacité et c'est, sans nul doute, le fruit d'une meilleure préparation et d'une planification adéquate auxquelles s'ajoute un suivi approprié des actions de solidarité par des commissions locales présidées par les maires et encadrées par des représentants de différentes structures et de la société civile. “L'installation de telles commissions répond au souci de mener à bien l'opération afin d'éviter les erreurs du passé”, soutient le P/APC de Aïn D'heb qui estime faire de son mieux pour rendre le sourire aux familles démunies. Cependant, à Sougueur, Rahouia, Frenda, Mahdia, Ksar-Chellala, pour ne citer que ces communes, ladite action se déroule dans des conditions irréprochables. Au sein de ces grandes communes, un repas chaud sera servi quotidiennement, et durant tout le mois de Ramadhan, aux personnes démunies et aux passagers. Néanmoins, en ce mois sacré du Ramadhan, derrière chaque couffin se cache une histoire, un drame humain. Kheïra Houaria, une mère de famille apostrophée au milieu d'un groupe de femmes à Tiaret, nous confiera : “Je vous jure devant Dieu que nous survivons, moi, mes enfants et mon époux, depuis des années, voire depuis que mon époux a été versé au chômage. Notre vie est devenue insupportable.” Et d'ajouter : “Nous n'avons plus d'appétit et nous avons une nette impression d'être gagnés par une asthénie et un abattement sans nom dans la mesure où nous nous engageons, chaque jour que Dieu a fait, dans un combat contre la faim.” Toutefois, le drame de cette dernière, comme celui de tant d'autres, résume l'incontournable détresse des classes moyennes. R. SALEM