Depuis le début du Ramadhan, un dispositif sécuritaire tout a fait exceptionnel a été mis en place dans le centre du pays. À Alger comme à Boumerdès ou Tipasa, des milliers de soldats, de gendarmes et de policiers ont été déployés dans des endroits stratégiques. Dans la capitale, le dispositif est visible, notamment au niveau de certains édifices institutionnels tels que les ambassades, le Palais du gouvernement, la Présidence et d'autres institutions où des policiers en uniforme et en civil surveillaient à distance les véhicules et les personnes suspects à l'aide d'équipements et d'appareils de détection d'explosifs, acquis dernièrement par la Sûreté nationale et la gendarmerie. Le centre-ville connaît lui aussi le même décor puisque à tous les coins de rue, des groupes de policiers arborant leur nouvel uniforme sont postés dans des barrages improvisés, observant discrètement le moindre mouvement suspect. D'autres à bord de leurs véhicules banalisés sont à l'affût des véhicules douteux, notamment les camions frigorifiques, les fourgons ou encore les camionnettes de tous genres. Ils sont fouillés et contrôlés soigneusement. Les commissariats de police, palais de justice, hôtels et autres endroits névralgiques sont palissadés par des centaines de pots de fleurs qui font office plutôt de barrières, alors que les caméras de télésurveillance supplémentaires installées, ces derniers jours, dans plusieurs endroits culminants de la capitale scrutent la moindre anomalie. Au niveau de la banlieue algéroise, où sont d'ailleurs originaires la plupart des terroristes kamikazes, les policiers affectés au niveau des huit commissariats de proximité, inaugurés récemment, observent le moindre déplacement des individus étrangers aux quartiers. Mais l'itinéraire le plus surveillé reste incontestablement Boumerdès-Alger où les contrôles sont pour la plupart assurés par les gendarmes installés au niveau des 37 barrages fixes et des 20 autres itinérants. Plus de 40 patrouilles mobiles sont également mobilisées sur les itinéraires sensibles. Par ailleurs, on a appris que plus de 10 000 hommes entre militaires, gendarmes et policiers ont été déployés au niveau de toute la wilaya de Boumerdès. La région est de la wilaya, où se sont cantonnés la plupart des groupes terroristes, est étroitement surveillée. Les axes menant vers les maquis de Dellys, de Sid-Ali Bounab, de Mizrana, de Bouchakour, de Boudekhane, à Chabet El-Ameur et bien d'autres localités sont contrôlés par les gendarmes et les éléments de l'ANP. Plus de 1,2 million de véhicules ont été contrôlés durant ces deux dernières semaines et plus de 2,8 millions de personnes ont subi un simple contrôle d'identité. On parle déjà de plusieurs suspects, ayant un lien avec des affaires de terrorisme, arrêtés. La police, de son côté, s'est déployée dans les localités jugées chaudes. Les trois brigades de la BMPJ installées récemment sont à pied d'œuvre, durant ce mois sacré, au même titre que la Brigade de recherches et d'investigations (BRI) spécialisée dans la criminalité et le terrorisme. Plusieurs autres barrages ont été installés, notamment devant les édifices publics et sur les grands axes routiers. M. T.