L'Université algérienne devrait accueillir 2 millions d'étudiants en 2015, et l'Etat devrait mettre les moyens matériels pour les prendre en charge. “Certains doutaient, il y a quelques années, lorsque nous avions affirmé que nous devons nous préparer à accueillir 1 million d'étudiants à la fin de cette décennie, et pourtant, ce chiffre est déjà dépassé en 2008. Nous devons donc prévoir d'ores et déjà les moyens d'accueillir les importants effectifs actuellement en formation dans les lycées, et tenir compte aussi des progrès qui se poursuivent en ce qui concerne le pourcentage de réussite au baccalauréat”, a indiqué le chef de l'Etat en recevant le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Pour rappel, l'effectif total des étudiants se chiffre présentement à 1,16 million d'étudiants, dont 49 000 inscrits en postgraduation et 43 000 à l'Université continue (UFC). L'audition du ministre du secteur a été l'occasion de faire le bilan de cinq années d'application du système “Licence Master, Doctorat” (LMD). Pour le président Bouteflika, la mise en œuvre de ce système “doit être poursuivie de manière résolue”. Sur un total de 62 établissements universitaires, 49 d'entres eux dispensent effectivement le système LMD dans 13 domaines de formation couvrant 1 201 licences, dont 946 licences académiques et 255 licences professionnelles. Ceci pour le plan quantitatif. Pour ce qui est de la qualité de l'enseignement supérieur, l'accent a été mis, par le chef de l'Etat, sur le développement intensif des filières scientifiques, la multiplication des opérations de jumelage avec les universités étrangères, l'accroissement des moyens documentaires et l'accès aux fonds documentaires des grandes universités du monde. La qualité passe également par la mise sur pied d'écoles supérieures spécialisées, destinées à former l'élite du pays et répondant aux besoins spécifiques de certains secteurs. La décision a été prise depuis deux ans, mais sa mise en œuvre tarde à se manifester. Des écoles et instituts nationaux ont œuvré, durant ces deux dernières années, à réunir les conditions requises pour être éligibles au statut d'établissement d'excellence. D'où cette instruction de Bouteflika à “l'ensemble des membres du gouvernement” d'appliquer son instruction en la matière. Même si l'université s'est ouverte sur l'environnement grâce à la participation des entreprises aux formations, aux stages et aux programmes pédagogiques, afin de faciliter l'intégration future des diplômés dans le monde du travail, il reste que l'université traîne toujours cette fâcheuse étiquette de fabrique de chômeurs diplômés. Azzeddine Bensouiah