Al-Qaïda Maghreb, dont le noyau central est composé par le GSPC, s'est invitée en Mauritanie où elle a frappé non plus aux frontières avec l'Algérie mais à partir du Sahara occidental, depuis sa partie occupée par le Maroc… Des affrontements ayant opposé, dans le nord de la Mauritanie, à la frontière avec le Sahara occidental occupé par le Maroc, une unité de l'armée à des terroristes affiliés à la nébuleuse d'Al-Qaïda au Maghreb arabe, a fait une douzaine de morts et plusieurs blessés dans le camp des forces maliennes. L'affrontement a duré plus de 36 heures (entre dimanche soir et lundi matin), ce qui laisse supposer l'importance du groupe terroriste. L'attentat porterait la signature du GSPC, qui constitue le noyau de la franchise de Ben Laden et consorts au Maghreb et dont l'attaque, non loin de la cité minière de Zouerate, la ville de fer et poumon économique de la Mauritanie, porte la signature. Le groupe qui sévit en Algérie s'attaque aux forces de l'ordre et aux intérêts étrangers. Selon l'Agence mauritanienne d'information, l'attaque de la patrouille militaire a été menée par un groupe terroriste, mené par des éléments du GSPC, qui comptait mener une attaque de grande envergure dans tout le nord de la Mauritanie. Il y a trois ans, le 4 juin 2005, une attaque contre une base militaire à Lemgheity dans le nord-est avait été revendiquée par le GSPC et s'était soldée par la mort de 15 soldats. Dans un communiqué daté du 10 août, diffusé sur Internet, le chef présumé d'Al-Qaïda Maghreb, Abdelmalek Droukdel, avait averti le peuple de Mauritanie de se préparer à la guerre. Estimant que les militaires putschistes du 6 août avaient eu l'approbation de l'Amérique, de la France et d'Israël, il avait appelé à la guerre sainte contre les juifs, les chrétiens et les dirigeants apostats. Puis, le 28 août, dans un courrier écrit en prison, le chef présumé de la branche mauritanienne d'Al-Qaïda, El Khadim Ould Esseman, avait demandé aux musulmans de ne pas reconnaître le régime “mécréant” issu du putsch. Peu après sa prise du pouvoir, le chef de la junte s'était engagé à livrer une lutte sans merci contre le terrorisme sous toutes ses formes et quelles que soient ses causes. Ces derniers jours, le dispositif sécuritaire avait été renforcé à Nouakchott, avec la multiplication de contrôles aux principaux carrefours en raison, selon des sources sécuritaires, de l'entrée récente en Mauritanie de combattants islamistes. Depuis plusieurs jours, des informations faisaient état de l'entrée, en Mauritanie, de groupuscules terroristes avec des véhicules bourrés d'explosifs pour des attentats à la voiture piégée, notamment contre des édifices publics à Nouakchott, où les forces de sécurité ont récemment opéré une dizaine d'arrestations, dans le cadre d'une rafle touchant les milieux islamistes radicaux. Certains parmi ces individus sont connus des services de renseignements et avaient été arrêtés dans le cadre d'un coup de filet précédent ayant visé les milieux salafistes, au mois de mai dernier, puis relâchés par le président débarqué par l'armée au cours de l'été. Nouakchott est en alerte maximale avec un impressionnant dispositif sécuritaire. La presse locale et l'opposition devaient considérer cette alerte et ces informations faisant état de l'imminence d'attentats terroristes comme de simples “manipulations” du nouveau pouvoir pour s'attirer la sympathie des Occidentaux dans un contexte politique difficile. Après le coup d'Etat militaire intervenu en Mauritanie le 6 août 2008, la branche régionale d'Al-Qaïda au Maghreb a proféré des menaces d'attentat contre la Mauritanie, rappelle-t-on. Cette attaque intervient après le coup d'Etat qui a porté au pouvoir des militaires dirigés par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, lequel a fait de la lutte contre le terrorisme une de ses priorités. GSPC ou Al-Qaïda Maghreb veulent faire de la Mauritanie un autre ventre mou dans la région ! L'émissaire de l'UA, l'Algérien Ramdane Lamamra, a rendu visite lundi pour la troisième fois au président du Haut Conseil d'Etat mauritanien pour examiner comment la communauté africaine doit soutenir le processus pour une sortie de crise en Mauritanie. Autrement dit, Nouakchott doit se normaliser pour juguler les menaces qui pèsent sur son territoire. D. B.